à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou) |
[12/09/2012 10:08:32] MADRID (AFP) Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a indiqué mercredi qu’il voulait étudier l’évolution des taux d’emprunt que doit concéder l’Espagne pour se financer sur des marchés très méfiants, avant de se décider à demander un sauvetage de l’économie du pays.
“Je ne connais pas encore les conditions et je ne sais pas s’il est nécessaire que l’Espagne le demande. Nous allons voir comment la prime de risque (surcoût auquel se finance l’Espagne par rapport à l’Allemagne, ndlr) évolue”, a-t-il déclaré devant les députés à Madrid.
Le pays bénéficie d’une nette détente sur les marchés depuis plusieurs jours, motivée en partie par les rumeurs pointant vers une demande d’aide de l’Espagne auprès de ses partenaires de la zone euro.
Cette détente s’est encore accentuée, mercredi, après le feu vert donné par la Cour constitutionnelle allemande à la ratification par Berlin des mécanismes de sauvetage de la zone euro.
Levant une incertitude majeure sur la gestion de la crise financière, qui touche particulièrement l’Espagne, cette nouvelle était bien reçue à la Bourse de Madrid, qui gagnait 1,13% à 8.019,7 points à 09H54 GMT.
Après avoir atteint des sommets cet été, à plus de 7%, le taux d’emprunt des obligations espagnoles à dix ans était ainsi retombé mercredi à 5,591%.
La prime de risque, soit le surcoût payé par l’Espagne vis-à-vis de l’Allemagne, référence des investisseurs, pour se financer à dix ans, était retombée mercredi sous la barre des 400 points de base pour la première fois depuis avril, à 397 points (3,97 points de pourcentage).
L’Espagne, qui bénéficie déjà depuis juin d’une promesse d’aide de la zone euro de 100 milliards d’euros pour ses banques, est sous pression pour demander un sauvetage financier plus large, qui permettrait de déclencher une action sur les marchés des fonds de secours européens et de la Banque centrale européenne (BCE).
Alors que la BCE vient de dévoiler son nouveau programme d’achat d’obligations pour les pays fragiles de la zone euro, Espagne en tête, Mariano Rajoy n’a de cesse de répéter depuis lundi que le pays n’a pas encore pris de décision sur son éventuelle participation à ce programme.
“Nous allons devoir étudier si cela est nécessaire, si cela convient à l’Espagne, nous devons en connaître les conditions et avec tout cela en tête nous prendrons une décision”, a-t-il déclaré mercredi.