Paris veut une pause dans les biocarburants concurrents de l’alimentation

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ée nationale, le 31 juillet 2011 (Photo : Mehdi Fedouach)

[12/09/2012 13:51:34] PARIS (AFP) La France va mettre un frein aux biocarburants de première génération dans le cadre du plan d’action pour l’agriculture présenté mercredi, qui vise à lutter contre la volatilité des prix des matières premières pesant notamment sur les éleveurs.

La hausse des prix des céréales et des oléagineux, qui a pris des “proportions inquiétantes” ces derniers mois, peut “mettre en péril la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres”, souligne la communication du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll présentée en Conseil des ministres.

En France, elle “renchérit les coûts de production des éleveurs” notamment de volailles et de porcs, et “peut déstabiliser l’ensemble des filières animales”, avec des effets pouvant aller “jusqu’au consommateur”.

Le gouvernement a donc annoncé mercredi un plan en trois volets – international, européen et national – réclamant “une pause” dans les biocarburants de première génération, ceux entrant en concurrence avec les cultures à vocation alimentaire.

“C’est à la fois un plan sur la prise en compte des conséquences du haut niveau de prix sur les céréales, à la fois sur l’élevage”, a déclaré M. Le Foll à l’issue du Conseil des ministres.

Cette pause voulue par Paris se traduira au niveau national par la limitation à 7% du taux d’incorporation dans les carburants des biocarburants de première génération, issus notamment des cultures de maïs et de soja.

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éthanol (Photo : Francois Nascimbeni)

Paris entend atteindre l’objectif européen de 10% d’énergies renouvelables dans les carburants grâce aux biocarburants dits de deuxième génération, utilisant notamment de la matière organique n’entrant pas en conflit avec l’alimentation.

Au niveau international, le gouvernement demandera avec l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) un bilan du G20 agricole de 2011 lors de la journée mondiale de l’alimentation à Rome le 16 octobre.

“Améliorer les relations contractuelles” au sein des filières

La France veut relancer les discussions sur les stocks d’urgence de céréales afin de gérer les crises alimentaires et éviter “les achats de panique et les mouvements spéculatifs incontrôlés” sur les marchés.

Le gouvernement insiste par ailleurs sur la nécessité au niveau européen de renforcer l’encadrement des marchés financiers des matières premières agricoles.

Au plan national, des mesures permettront “aux éleveurs de passer le cap difficile qui est le leur”, a indiqué M. Le Foll.

Une table ronde sera organisée pour “améliorer les relations contractuelles et commerciales au sein des filières animales”.

“Il est indispensable de répartir le poids de l’augmentation des coûts de production entre les différents maillons de la filière”, ajoutant que “l’éventuelle répercussion” sur le consommateur “devra être responsable et les abus seront sanctionnés”.

Enfin, un “plan silo” sera mis en place, visant à augmenter de 5 millions de tonnes les capacités de stockage du pays, actuellement en recul. Estimé à un milliard d’euros, il est à la charge des opérateurs.

Un soutien spécifique sera en outre apporté par les banques aux éleveurs en difficulté.

Le gouvernement abondera par ailleurs de 10 millions d’euros l’enveloppe pour la mise aux normes des bâtiments d’élevage de truies gestantes et a prévu de réviser la fiscalité agricole dans la loi de finances 2013.

De nouveaux outils aideront les agriculteurs à faire face aux aléas climatiques ou encore aux variations “excessives” des prix des matières premières.