Tunisie – Banques : BNA, 1,2 milliard le total des engagements des entreprises publiques

C’est vrai que la Banque Nationale Agricole (BNA) a pu dégager au terme de l’exercice 2011 un résultat net bénéficiaire de 35,969 millions de dinars, mais manifestement, cette performance n’est que l’arbre qui cache la forêt. C’est en tout cas ce qui ressort des notes aux états financiers et des rapports des commissaires aux comptes présentés vendredi 31 août 2012 à l’occasion de la tenue de l’Assemblée générale ordinaire de la BNA.

Abderrazak Gabsi, commissaire aux comptes de la banque, a ainsi fait savoir que le résultat aurait été nettement négatif si on tenait compte des engagements des entreprises publiques dont le montant a atteint plus de 1,2 milliard de dinars représentant environ 30% du total bilan de la banque.

D’ailleurs, certaines entreprises publiques dont particulièrement l’Office des Terres Domaniales (OTD), l’office National de l’Huile (ONH), l’Office des Céréales et la société EL FOULADH, connaissent des difficultés financières durables avec des engagements importants, et qui ne sont pas classées par la BNA.

Ci-dessous un tableau récapitulant les engagements des plus importantes entreprises publiques :

chiffres-bna-120912.jpg

Pour sa part, Jaâfer Khatteche, président-directeur général de la BNA, a annoncé qu’à l’issue de la dernière réunion du Conseil d’administration de la banque il a été décidé d’adresser une lettre au chef du gouvernement et au ministre des Finances pour dénoncer certains comportements des entreprises publiques vis-à-vis de la BNA. «Nous sommes engagés pour soutenir les entreprises publiques en dépassant même la limite prévue par la règlementation en vigueur, mais en contre partie ces mêmes entreprises ont diminué leurs dépôts. La moindre des choses, elles devraient nous renvoyer l’ascenseur», revendique le PDG.

Enfin, il convient de signaler que la BNA affiche un ratio de liquidité de 83,63% à fin décembre 2011 et de 66,71% à fin juin 2012, sachant que les banques doivent respecter en permanence un ratio de liquidité qui ne peut être inférieur à 100% un rapport calculé entre l’actif réalisable et le passif exigible. Cela témoigne de l’urgence d’une intervention de l’Etat pour l’assainissement des engagements des entreprises publiques vis à vis de la BNA.