S’il avait décidé en janvier 2012 de fêter le dixième anniversaire de son entrée dans le monde des affaires, personne n’aurait trouvé à y redire. Car le jeune entrepreneur a, en une décennie, parcouru un chemin que beaucoup doivent lui envier.
Mais non, Imed Charfeddine, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a nullement pensé à marquer cet évènement, car il avait la tête ailleurs: le jeune patron de Plastic Electromechanic Company (PEC) –spécialisée dans la sous-traitance de l’injection de pièces techniques en thermoplastiques, l’entretien et la maintenance des moules, l’assemblage, la finition, le test et l’intégration de systèmes électriques et électromécaniques- était en train de mijoter son coup suivant: un partenariat avec une grosse pointure de l’emballage pour des marques mondiales des produits de beauté.
Reprenant sa marche en avant, Imed Charfeddine vient, en effet, de se lancer dans la décoration et la finition d’emballages plastique ou autre en partenariat avec le français Qualipac, spécialiste de la fabrication et la coordination des composants du packaging et de ses accessoires pour le compte des marques mondiales de la beauté.
Les deux partenaires ont créé à cet effet QUALIPEC, une société non-résidente dotée d’un capital de 200.000 euros. Qualipac auquel Imed Charfeddine s’est allié est une filiale du Groupe Pochet, en pleine croissance, notamment à l’international. En effet, ce leader sur le marché du flaconnage haut de gamme en verre a fait en avril 2011 l’acquisition de Lisi Cosmetics, champion dans l’industrie de packaging de parfumerie, soin et maquillage. Véritable groupe au sein du groupe Pochet, Qualipac, présent sur trois continents, est aujourd’hui n°3 mondial sur le marché du packaging en cosmétique.
De son côté, Pochet compte 15 sites industriels répartis sur quatre continents employant plus de 6.000 personnes. Il devrait réaliser cette année un chiffre d’affaires d’environ 500 millions d’euros.
Avec cette nouvelle création, Imed Charfeddine est à la tête d’un véritable groupe qui ne va certainement pas tarder à entrer dans la cour des grands, du moins à l’échelle de la Tunisie. Car s’il n’a pas l’envergure de son partenaire français, le groupe PEC est en train de croître à un rythme soutenu, avec cinq entreprises créées en dix ans. Car, après Plastic Electromechanic Company, Imed Charfeddine a lancé Pec Mi, une société spécialisée dans la confection de bandages techniques de protection et de maintien à usage médical, alimentaire et industriel, PEC+ (secteur médical et articles d’écriture), et PEC China.
L’activité du groupe se répartit principalement entre quatre secteurs –Automobile (39,15%), électricité (27,40%), industrie (19,06%) et médical (7,47%) –les trois autres (instruments d’écriture, électroménager et aéronautique) totalisant moins de dix pour cent. La France est le marché le plus important du groupe (51,80%), suivi des Etats-Unis (24,48%) et de l’Espagne-Portugal (13,98%).
En dix ans, le chiffre d’affaires est passé de 400.000 dinars en 2003 à 11 millions de dinars en 2009. Une progression qui devrait non seulement se poursuivre mais s’accélérer puisque Imed Charfeddine prépare déjà son prochain coup: une implantation au Maroc.