éens (Photo : Philippe Huguen) |
[14/09/2012 06:07:08] BRUXELLES (AFP) Les ministres des Finances européens feront leur rentrée vendredi dans une ambiance apaisée, lors d’une réunion à Chypre où ils prendront le pouls de la Grèce et de l’Espagne, et confronteront leurs vues sur le projet de supervision bancaire.
Pour leur première réunion en deux mois, ils profiteront d’un répit dans la crise de la dette, après l’annonce du nouveau programme de rachat de dette de la Banque centrale européenne (BCE) et le feu vert mercredi de la Cour constitutionnelle allemande au lancement du fonds de secours de la zone euro, le MES. Deux décisions qui ont redonné confiance aux marchés.
Les ministres des Finances de l’Union monétaire se retrouvent vendredi matin pour deux jours, avant d’être rejoints dans l’après-midi par leurs homologues de toute l’UE. La directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde et le président de la BCE, Mario Draghi, seront également présents à cette réunion informelle.
Première tâche: faire un point sur la santé de la Grèce et de l’Espagne.
Athènes est sous pression de ses principaux créanciers – la BCE, le FMI et l’UE – pour réaliser plus de 11,5 milliards d’euros d’économies.
De ces efforts dépend le rapport de la troïka rassemblant ses créanciers, puis le versement d’une tranche d’aide de 31,5 milliards d’euros, vitale pour le pays qui a des échéances de remboursement en novembre.
La troïka a demandé lundi au gouvernement grec d’intensifier ses efforts et Athènes devrait profiter de l’Eurogroupe pour présenter un projet final des mesures pour 2013 et 2014, selon une source du ministère grec des Finances.
De son côté, l’Espagne ne devrait pas saisir cette occasion pour demander un sauvetage global de son économie, comme on pouvait s’y attendre avant l’été.
ésident de la Banque centrale européenne le 6 septembre 2012 à Francfort (Photo : Johannes Eisele) |
Madrid rechigne à demander une aide globale, qui serait assortie de strictes conditions. Le Premier ministre conservateur, Mariano Rajoy, a affirmé mercredi qu’il voulait avant de prendre une décision étudier l’évolution des taux d’emprunt espagnols, qui se sont détendus ces dernières semaines.
“Il n’est pas sûr que les Espagnols aient une vision très claire tant que le rapport d’audit sur les besoins de recapitalisation de leurs banques n’est pas remis”, souligne une source diplomatique européenne. Ce rapport est attendu mi-septembre.
Malgré leur présence à Nicosie, les ministres ne devraient pas beaucoup avancer sur l’aide financière à Chypre. Les négociations avec l’UE, la BCE et le FMI ne doivent pas reprendre avant la mi-septembre.
Outre les questions liées à la zone euro, les ministres des Finances vont, cette fois-ci à 27, débattre du projet de supervision bancaire présenté mercredi à Bruxelles, première étape de la future union bancaire européenne.
La Commission européenne propose d’accorder à la BCE la responsabilité de la surveillance des 6.000 banques de la zone euro, même si certaines tâches seront déléguées aux autorités nationales de supervision. Une décision qui doit être prise à 27 et qui suscite des inquiétudes.
“Que veulent les Anglais ? Que veulent les Allemands ? Que veulent les pays ne faisant pas partie de la zone euro ?”, la réunion “sera l’occasion d’identifier les points de blocage”, estime un diplomate européen, rappelant qu’un accord doit être trouvé d’ici la fin de l’année.
L’instauration d’une supervision commune à la zone euro est cruciale car c’est la condition pour que le futur fonds de sauvetage (MES) prête directement aux banques sans passer par les Etats, évitant ainsi d’alourdir leur dette.