L’incident très grave qui a abouti à la mort d’un de nos citoyens suite à un passage par un poste de police nous a secoués! Cet incident est impensable dans un pays qui s’est révolté contre une dictature policière parmi les plus dures du monde! Cet incident est impensable dans un pays qui construit une démocratie qu’il voudrait exemplaire …
Les quatre flics ont été arrêtés immédiatement et une instruction est ouverte auprès des autorités judicaires pour élucider les circonstances de la mort de Raouf Khammassi, ce citoyen originaire de la ville de Jerissa qui, soit dit en passant, est un citoyen lambda, il n’est pas un terroriste ou un grand bandit, il est tout simplement tombé au mauvais moment! Cet incident est une autre occasion de repenser sérieusement à la place que doit avoir la police dans une démocratie…
Il est indéniable que même dans les plus grandes démocraties de la planète des bavures peuvent arriver, et des flics ripoux ou indisciplinés existent partout! Cependant, notre cas est plus complexe! Nous sortons d’un demi siècle de régime policier qui a réussi à faire croire aux flics qui le servent qu’ils sont au dessus de toutes les lois, comme il a réussi à nous faire accepter que le «HAKEM» est au dessus de toutes les lois puisque la loi c’est lui et que la police et le simple flic de la circulation est l’incarnation de cette autorité du HAKEM à qui nous devons toute obéissance… aveugle!
Depuis la révolution, un tabou a été détruit dans nos tête mais il n’est peut-être pas détruit dans la tête de certains flics qui se croient encore tout permis et au dessus des lois! Il ne faut pas s’étonner outre mesure de cette attitude, et il nous faut la combattre tous avec la plus grande vigilance!
Mais bien sûr, les autorités de tutelle doivent être aux premières loges pour mettre fin à ce genre de comportement, à le stigmatiser, et à le punir sévèrement, et ceci exige que la réforme urgente et nécessaire de la police tunisienne soit faite dans les plus brefs délais et avec la transparence et le consensus nécessaire pour ce genre de dossier.
Non il ne s’agit pas de quelques changements aus plus hauts postes de la flicaille de l’Avenue Bourguiba, bien que ce soit nécessaire, mais il va falloir aller dans la tête du simple policier chargé de faire régner l’ordre et travailler avec les instances compétentes pour nettoyer les têtes de toute les infections de la dictature de Ben Ali, et de Bourguiba avant lui!
Les flics partout dans le monde ne sont pas des exemples de démocratie et de tolérance. Soit. Mais dans les grandes démocraties, il y a d’abord de lois très sévères pour défendre la personne humaine et pour punir tout débordement, et il y a aussi une vigilance de tous les instants de la société civile pour crier très fort quand c’est nécessaire.
Enfin, il n’y a pas, dans les grandes démocraties, de syndicats de polices qui couvrent les bavures! Quand il y a bavures, les syndicats de police doivent être aux premières loges pour défendre le citoyen d’abord! Nous avons souvent le souvenir du contraire chez nous… jusqu’ici!