Bourse : Paris reprend confiance grâce à l’action des banques centrales

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[15/09/2012 13:22:49] PARIS (AFP) Soutenue par les mesures spectaculaires des banques centrales aux Etats-Unis et en Europe, la Bourse de Paris est revenue proche de ses plus hauts de l’année et va tenter de poursuivre sur sa lancée avec en ligne de mire une éventuelle demande d’aide de l’Espagne.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a engrangé 1,78%, pour terminer à 3.581,58 points. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent désormais 13,35%.

La Bourse de Paris a bénéficié notamment d’une forte hausse vendredi (+2,27%) dans la foulée de l’annonce de la mise en place de nouveaux outils, dont des rachats d’actifs, par la Réserve fédérale américaine (Fed).

“Les décisions des banques centrales, notamment en zone euro, changent complètement la donne. Cela enlève pas mal de freins aux investisseurs”, commente Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital (groupe BNP Paribas).

“On observe un certain retour de la confiance sur les marchés”, renchérit Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse. “Les marchés européens pourraient être repondérés par des investisseurs anglo-saxons, qui étaient absents jusqu’à présent”, ajoute-t-il.

Ce regain d’espoir s’explique d’abord par une meilleure visibilité en zone euro.

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ésident de la BCE, Mario Draghi, le 14 septembre 2012 à Nicosie (Photo : Yiannis Kourtoglou)

Mercredi dernier, la Cour constitutionnelle allemande a validé le nouveau fonds de secours européen, le MES, une décision qui s’ajoute aux rachats illimités de dette publique proposé par la Banque centrale européenne (BCE).

“Le marché sait qu’il existe un pare-feu européen opérationnel au cas où les taux de l’Espagne et de l’Italie devraient remonter”, explique M. Murail.

Les taux d’emprunt de l’Espagne et de l’Italie, ce dernier sous 5% pour l’échéance à 10 ans, se sont d’ailleurs largement détendus depuis plusieurs jours.

La question pour les investisseurs est maintenant de savoir à quel moment l’Espagne va demander une aide, seule condition pour une intervention de la BCE.

Cette interrogation “va occuper les esprits même si certaines informations laissent penser que la demande pourrait ne pas se faire dans l’immédiat”, prévient Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC.

“En Espagne, le risque serait que le pays profite de l’effet d’aubaine pour se refinancer dans de meilleures conditions, sans aller plus loin et demander une aide, ou tarde à la demander”, indique M. Lamielle.

La BCE et le Fonds monétaire international (FMI) ont démenti vendredi, en marge d’une réunion de l’Eurogroupe à Chypre l’existence “d’intenses négociations”, comme évoquées par la presse, concernant une aide à l’Espagne.

Plus généralement, “toute déclaration sur le sujet peut entraîner de la volatilité sur le marché”, selon M. Mourier.

Les investisseurs vont par ailleurs rester très attentifs aux indicateurs macroéconomiques dans les prochains jours.

“La croissance reste la pièce manquante du puzzle”, notent les gérants chez Pictet, même si “les interventions de la Fed et de la BCE pourraient offrir un soutien à court terme”.

Néanmoins, “globalement, le travail de révision à la baisse des scénarios macroéconomiques a déjà été réalisé en grande partie. Le marché l’a maintenant intégré”, selon M. Lamielle.

En Europe, le marché regardera le baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers en Allemagne et les premières estimations en zone euro de l’indice d’activité PMI.

L’agenda sera un peu plus nourri aux Etats-Unis avec des indicateurs sur l’immobilier et l’activité économique.

Il reste que les statistiques attendues ne sont pas parmi les plus suivis par les marchés. Or, après toutes les annonces positives et faute de catalyseurs, “le marché pourra être tenté par des prises de profits”, avertit M. Mourier.

Euronext (CAC 40)