à Colombes, en banlieue parisienne (Photo : Bertrand Guay) |
[18/09/2012 13:54:34] PARIS (AFP) Après sept ans d’indépendance utilisée pour réorganiser son modèle, Arkema entend entamer une nouvelle phase de “croissance sélective et rentable”, misant sur une “répartition géographique équilibrée” et sur la chimie “verte”, tout en choyant les actionnaires.
L’ancienne branche chimie de Total, introduit en Bourse en 2005, s’est déjà fortement renouvelée: “plus de 30% de son porte-feuille d’activités a été remplacé”, a rappelé son PDG Thierry Le Hénaff lors d’une journée investisseur.
Il s’est essentiellement recentré sur les produits de spécialité, à l’instar d’autres acteurs de la chimie comme le belge Solvay ou l’allemande Lanxess, et comme pour eux, cette stratégie s’est révélée payante: sa marge brute opérationnelle (marge Ebitda), notamment, a été multipliée par presque trois.
Il a également fait passer la part de son chiffre d’affaires réalisé en Europe de 60% à 40%, pour profiter de la croissance des émergents et diminuer son exposition à l’atonie de l’économie européenne.
Le groupe ne compte pas s’arrêter là : mardi, il a confirmé son objectif d’un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros en 2016 (contre 6,5 milliards en 2011), d’une marge Ebitda de 16% (15% actuellement) et a dévoilé sa cible pour 2020, 10 milliards d’euros et une marge d’Ebitda de 17%.
Surtout, il a décidé de récompenser un peu mieux ses actionnaires: il augmentera “de manière significative” son dividende pour 2012, par rapport au 1,30 euro par action versé l’an dernier, et visera au-delà un taux de distribution de 30% de son résultat net courant, contre 14% aujourd’hui.
A ce sujet, Thierry Le Hénaff reconnaît qu’il existe “encore un décalage par rapport au meilleur de l’industrie”, qu’Arkema “souhait(e) combler progressivement dans les années qui viennent”.
Trois nouveaux pôles
Pour garantir sa croissance future, Arkema s’organisera désormais autour de trois nouveaux pôles: High Performance Materials (matériaux de haute performance), Industrial Specialties (spécialités industrielles) et Coating Solutions (revêtements).
Cette croissance sera constituée “aux deux tiers de croissance organique” et pour le reste d’acquisitions de “petites et moyennes entreprises” concentrées “sur les matériaux de haute performance et dans l’aval acrylique”, une filière clef pour le groupe, a précisé M. Le Hénaff.
Le groupe prévoit également de céder quelques activités non stratégiques.
Arkema entend poursuivre la mise en oeuvre d’une stratégie de croissance ciblée sur des segments de marchés et des pays offrant un fort potentiel de développement.
Il espère gagner en particulier 900 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les matériaux haute performance, soit 40% de ventes en plus, et 700 millions grâce à son expansion dans les pays émergents, Chine, Inde, Brésil et Moyen-Orient notamment.
La croissance organique sera elle “soutenue par l’innovation sur les grandes tendances du développement durable”, centrée sur “des niches à forte croissance”.
Mais Arkema continuera à “travailler sur l’efficacité opérationnelle” et la compétitivité, notamment en Europe, où il reste “un peu de travail de réorganisation”, même si “on a fait la très grosse partie”, a également précisé M. Hénaff.
En France, le groupe a notamment prévu d’investir 70 millions d’euros dans son usine de Pierre-Bénite (Rhône), ce qui sera finalisé en 2015.
A 15h20, le titre était en très nette baisse (-3,53%) à 72,35 euros dans un marché en recul de 0,79%.