évrier 2011 (Photo : Desiree Martin) |
[18/09/2012 15:25:29] PARIS (AFP) Les voyagistes français ont évité le pire cet été grâce à un bon mois d’août qui a compensé en partie la catastrophe de juillet, mais l’année 2012 dans son ensemble ne sera pas glorieuse, selon un bilan de l’Association française des tour-opérateurs (Ceto) présenté mardi.
Du 1er mai au 31 août, le nombre de clients en voyages à forfait (avion et séjour), qui constituent l’essentiel de l’activité des tour-opérateurs français, a reculé de 2,9% à 1,958 million, contre 2,17 millions un an plus tôt. La recette unitaire moyenne s’est elle légèrement redressée (+0,8%, à 909 euros). L’un dans l’autre, le volume d’affaires a baissé de 2,1% à 1,78 milliard d’euros.
“Le mois d’août a été excellent, on sauve les meubles grâce à août après un mois de juillet où c’était la Bérézina. C’est une très bonne nouvelle, qu’on n’attendait pas et à laquelle les ventes de toute dernière minute ont beaucoup contribué”, a dit à l’AFP René-Marc Chikli, président du Ceto, lors du salon du tourisme IFTM-Top Resa.
La Tunisie, qui avait beaucoup souffert du printemps arabe, est redevenue cet été la destination numéro des Français devant la Grèce, la Turquie et le Maroc. Les tour-opérateurs y ont fait “une très belle saison”. Mais l’Egypte “n’a pas redémarré”.
Si l’activité vers la plupart des destinations moyen-courrier recule globalement, la Sardaigne a quant à elle bondi de 47%, Madère de 32% et les Canaries de 27%, des destinations où les capacités ont été renforcées.
La baisse du volume d’affaires en moyen-courrier, coeur d’activité du secteur, est de 0,9%, conséquence d’une baisse du nombre de clients (-0,7% à 1,38 million) et de la recette unitaire (-0,2% à 834 euros).
En long-courrier, le volume d’affaires baisse nettement (-4,3% à 452 millions d’euros), la hausse de la recette unitaire (+5%) n’ayant pas suffi à compenser un recul sensible du nombre de clients (-8,8% à 222.000).
Même schéma sur la France: le volume d’affaires baisse de 3,7% à 178 millions d’euros, la hausse de 3,7% de la recette unitaire s’avérant insuffisante pour pallier un recul de 7,1% du nombre de clients (355.700).
La suite des évènements s’annonce ardue. Les prises de commandes à fin août pour les départs d’hiver sont en baisse de 1,4%, plombées par le long-courrier. Mais le Maroc et le Mexique démarrent très fort.
Concernant l’ensemble de 2012, “ça se présente mal. Tout le monde pensait se refaire une santé en 2012 mais ce n’est pas le cas”, dit M. Chikli, en rappelant que “la pression économique” pèse sur les ménages.
Les voyagistes français devraient “terminer 2012 sur une baisse de trafic et une baisse de chiffre d’affaires. Le meilleur scénario, c’est une croissance zéro”, ajoute le patron du Ceto. Quant aux marges, déjà très affectées l’an dernier, “il n’y a pas de raison qu’elles soient meilleures cette année”.
Par ailleurs, les tour-opérateurs savent déjà que “2013, ce sera un peu la guerre des nerfs, il va falloir se battre en marketing”, a souligné M. Chikli.