Antennes-relais à Paris : compromis entre la mairie et les opérateurs

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ôtel de Ville de Paris le 3 mars 2004 (Photo : Jacques Demarthon)

[18/09/2012 17:23:34] PARIS (AFP) La mairie de Paris et les grands opérateurs télécoms ont annoncé mardi avoir trouvé un accord sur un projet de nouvelle charte de la téléphonie mobile à Paris qui joue le compromis entre l’exposition aux ondes des antennes-relais et la qualité de la couverture.

Selon ce projet de charte qui sera soumis au vote du Conseil de Paris, les 15 et 16 octobre, l’implantation ou la modification des antennes relais répondra “à des critères de transparence et d’information, contenant l’exposition à un niveau aussi bas que possible tout en maintenant la couverture et la qualité de service à l’extérieur et à l’intérieur des bâtiments”.

En revanche, l’association Robin des Toits a critiqué “un vrai recul”.

Le projet, signé avec les quatre principaux opérateurs français — Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile — prend “en compte les préoccupations des Parisiennes et des Parisiens en conciliant l’aménagement numérique de la capitale en technologies mobiles avec la volonté de la ville de maîtriser l’exposition dans une relation partenariale de concertation renforcée”, selon un communiqué commun de la mairie de Paris et des quatre opérateurs.

Pour ce faire, les deux parties ont décidé de fixer “deux niveaux de champs maximaux à ne pas dépasser dans les lieux de vie fermés (appartement, bureaux): 5 volts par mètre ou 7 V/m” avec la 4G, conformes aux seuils réglementaires recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), selon la Fédération française des télécoms (FFT).

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un immeuble (Photo : Gerard Julien)

Abandon du mode de calcul précédent

Ils abandonnent donc le mode de calcul parisien d’un niveau d’exposition de 2 V/m, établi sur une moyenne de 3 points et sur 24H00, qui était en vigueur depuis la première charte signée en 2003, et adoptent le protocole de mesure de l’Agence nationale des fréquences (ANFR).

“C’est un progrès par rapport à la charte précédente”, estime l’adjoint au maire de Paris, Mao Peninou.

Pour lui, la charte permet de remplir les deux objectifs que s’était fixés la Mairie: “Avoir la meilleure couverture possible en matière de téléphonie mobile sur Paris et notamment pour les futurs déploiements 4G, et maintenir au plus bas possibles les niveaux d’exposition aux champs électromagnétiques”, qui baissent d’environ 20% avec la nouvelle charte.

Selon la mairie de Paris, les opérateurs financeront, chaque année, une campagne de 400 mesures dans les établissements particuliers (crèches, écoles, établissements de soins). “Ce qui permettra à chacun des 1.200 établissements particuliers situés dans Paris de faire l’objet d’au moins une mesure de l’exposition tous les 3 ans”.

En contrepartie de ces engagements, “la ville de Paris mettra en oeuvre une concertation renforcée chaque fois que nécessaire”, indique-t-elle ajoutant “qu’elle facilitera alors la recherche de solutions d’implantations d’antennes dans la capitale notamment par l’accès à son patrimoine”.

“Nous sommes très heureux de cette issue positive de la négociation avec la ville de Paris, car cette charte ouvre la voie à la 4G à Paris”, s’est félicité le secrétaire général de Bouygues Telecom, Didier Casas.

En effet, les opérateurs ont tous commencé à déployer des réseaux 4G, mais en province, car ils attendaient l’issue de cette négociation pour commencer le déploiement à Paris. Par ailleurs, cela permettra également au quatrième opérateur Free Mobile, qui utilise aujourd’hui le réseau 3G d’Orange en itinérance, de développer son propre réseau dans la capitale.

Pour l’association Robin des Toits, ce projet de charte est par contre “un vrai recul”, car le conseil de Paris avait voté en juillet 2010 que la renégociation de la charte de Paris devait se faire avec un objectif de 0,6 V/m. De plus, “il n’est plus fait mention de concertation locale auprès des mairies d’arrondissement, ce qui est une régression démocratique”, insiste son porte-parole Etienne Cendrier.