éricaine en avril 2009 à Washington (Photo : Karen Bleier) |
[19/09/2012 06:56:51] WASHINGTON (AFP) L’augmentation du concours financier fourni par la banque centrale américaine devrait donner un coup de pouce appréciable à la croissance économique aux Etats-Unis, a déclaré lundi un des dirigeants de la Réserve fédérale (Fed), Charles Evans.
“La combinaison de nouveaux rachats de titres et d’une amélioration des instructions concernant l’évolution de la politique future (de la banque centrale) devrait donner une impulsion supplémentaire importante à l’activité économique et aux embauches”, a déclaré M. Evans dans un discours, selon le texte de cette allocution transmis à la presse.
Disant soutenir “sans réserve” l’assouplissement monétaire annoncé le 13 septembre par la Fed, M. Evans à néanmoins indiqué que celle-ci pouvait et devait se montrer encore plus souple.
Il a répété son souhait de voir la banque centrale s’engager à maintenir son taux directeur quasi nul tant que le chômage ne serait pas descendu sous 7% et que la perspective d’inflation à moyen terme reste inférieure à 3%.
“Compte tenu des problèmes auxquels nous faisons face et des dangers potentiels que nous réserve l’avenir, il est indispensable que nous fassions le maximum possible pour renforcer la capacité de résistance et la vitalité de l’économie américaine”, a encore déclaré M. Evans, qui préside l’antenne de la Fed à Chicago.
La Fed a annoncé jeudi qu’elle se lançait dans de nouveaux rachats de titres adossés à des créances immobilières émis par les organismes de refinancement hypothécaire parapublics (Fannie Mae, Freddie Mac) à raison de 40 milliards de dollars par mois, et qu’elle continuerait de la sorte tant que “la perspective du marché du travail ne s’améliore pas nettement”.
Elle a également promis de maintenir son taux directeur, quasi nul depuis plus de trois ans et demi, à un niveau “exceptionnellement bas” jusqu’à mi-2015 au moins si nécessaire, alors que cet engagement conditionnel ne courrait que jusqu’à fin 2014 au moins.
La Fed a pour mission d’assurer le plein emploi et la stabilité des prix. Elle estime que le premier correspond à un taux de chômage compris entre 5,2 et 6,0% (contre 8,1% officiellement en août) et s’est dotée au début de l’année d’un objectif d’inflation de 2,0% à moyen terme.
Dans un autre discours prononcé mardi, et dont le texte a également été distribué à la presse, Jeffrey Lacker, collègue de M. Evans ayant voté contre le dernier assouplissement de la Fed, a justifié sa position.
Il a expliqué en substance qu’à ses yeux plusieurs “entraves à la croissance”, comme la persistance des difficultés du marché immobilier, le détournement d’une partie de l’activité économique aux dépens du secteur de la construction de logements, étaient d’ordre structurel et la politique monétaire n'(avait) donc pas la capacité d’en effacer” les effets.
Président de la Fed de Richmond (Est des Etats-Unis), M. Lacker craint que les dernières mesures de la Fed n’aient d’autre conséquence que de “provoquer plus d’inflation”.
“Etant donné leur décision, j’espère vraiment (que mes collègues) ont raison et que la nette augmentation du concours financier de la banque centrale destiné à hâter la baisse du chômage n’augmentera pas le risque d’une inflation déstabilisante”, a-t-il ajouté.
Néanmoins, a-t-il conclu, “vu l’incertitude relative aux perspectives économiques, je suis certain que nous surveillerons de près l’évolution des données économiques”.