En publiant les caricatures odieuses et infamantes « charlie Hebdo » fait figure de vilain petit « Canard ». S’agit-il d’une provocation isolée et fortuite contre la deuxième religion de France et le « printemps arabe ». A bien des égards, cela peut s’apparenter à une manipulation pour étendre le front de l’hostilité à l’islam arabe. Pourquoi veut-on nous mettre en droite ligne de la thèse du choc des civilisations. Quelle riposte adopter ?
« Charlie Hebdo » s’essaie à une pratique qu’il ne maîtrise pas : la provocation confessionnelle. Ce faisant le journal se tire une balle au pied. Il tombe dans le panneau de l’insulte à l’intelligence, par des marques d’hostilité de la liberté de conscience. Acte gratuit ou manipulation malveillante ?
Une provocation criminelle et abjecte
En publiant les BD que l’on sait, le journal participe d’une vaste opération malveillante. Atteindre l’islam au cœur de son message de paix et de progrès. Il rallume, dans un environnement français, la mèche de la haine et du dédain de la foi musulmane. La visée est d’accréditer l’inclination de l’islam, des origines à nos jours, à la violence. Dans ce sillage, le printemps arabe, par voie de conséquence, ne fera qu’accoucher de la même hostilité vis-à-vis des valeurs de la démocratie. Cela semble selon ces auteurs malveillants, à semer le doute en faisant croire que la chose est inscrite dans notre patrimoine génétique. Pire que tout avec la récente reprise de service de la « rue arabe » la thèse collatérale est que le printemps arabe, sous l’influence du jihadisme voudra s’en prendre aux démocraties occidentales pour les mettre à bas. L’initiative de Charlie Hebdo est méprisable, criminelle et abjecte. N’est-ce pas qu’elle nous pousse à la faute d’autant que nous avons chuté une première fois vendredi dernier avec le saccage des locaux de l’ambassade US et le défi lancé par Abou Yadh aux forces de l’ordre. Quels dangers nous guettent ?
L’islam à l’origine d’une avancée des droits de l’homme
Toute cette manipulation a pris forme avec la publication, il y a près de sept ans, des BD danoises calomniant le prophète. La chose était sans surprendre. L’univers anglo saxon et nord européen n’a jamais eu d’atomes crochus avec la sphère musulmane. Ces débordements ne constituaient pas une surprise, surtout après les attentats du 11 septembre. Nous voulons simplement rappeler qu’en 2005 les pays arabo musulmans ont été à l’origine d’une grande offensive juridique. Et l’ONU a pénalisé l’atteinte et la calomnie des religions. Nous avons donc relevé d’un cran la protection de la liberté de conscience et la bulle de sécurité des religions révélées. Plus tard, l’ONU s’est quelque peu ravisée. Elle a abandonné le motif de la calomnie contre les religions, considérée comme limitative des libertés, pour ne retenir que l’usage des stéréotypes négatifs sur les religions. Comment, dés lors, continuer le combat ?
Avoir l’opinion internationale de notre côté
En intégrant Charlie Hebdo à cette cabale contre l’Islam arabe, on se laisse aller à penser que la France se joint à cette offensive. Ce n’est pas dans les traditions de la presse française, quand bien même elle n’était pas particulièrement clémente à notre égard. Raciste (pour certains), ça oui. Haineuse, jamais ! La différence est de taille. Quand Georges Bush a qualifié les attentats du 11 septembre d’acte de guerre, le président français Jacques chirac, s’est précipité instantanément à Washington pour le dissuader de cette thèse et en effet il y a renoncé. Il faut d’abord se dire que Charlie Hebdo, n’est pas la France. Ce n’est pas cette «feuille de chou» qui pourrait enrôler la France dans un front qui pourrait faire croire que les «pays occidentaux» sont tous menacés par « l’Islam vengeur». Ce précédent ne s’arrête pas là. Il peut avoir des prolongements regrettables. N’est-ce pas un ingrédient pour favoriser l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite seule segment populaire ouvert au discours des “néocons”. Faut-il rester les bras croisés ? il faut avoir l’opinion internationale de notre côté en s’appuyant sur la légitimité internationale, c’est à dire le droit. Il faut parvenir à condamner ce « canards » boiteux, seule voie civique de le délégitimer. Sans quoi nous ne ferons qu’endosser la fausse image haineuse qu’on veut nous coller et nous serons victimes de notre propre cécité.