Un iPhone 4S et un Samsung Galaxy S3 (Photo : Jung Yeon-Je) |
[19/09/2012 18:45:12] PARIS (AFP) Nouvel eldorado des distributeurs, les smartphones et les tablettes deviennent un outil de vente incontournable pour les acteurs traditionnels de la distribution, comme pour les cybermarchands qui y voient un moyen de fidéliser leur clientèle.
Au salon du e-commerce à Paris, les professionnels du secteur sont unanimes: le “m-commerce”, la vente sur smartphones et sur tablettes, c’est l’avenir. “Le mobile est l’outil de demain qui va donner la possibilité aux consommateurs d’acheter où il veut, quand il veut”, estime le PDG de RueDuCommerce, Gauthier Picquart.
Selon la Fevad, fédération du secteur, les ventes sur mobiles représentent désormais 5% du chiffre d’affaires des sites marchands en France contre 2% il y a un an.
“Entre le site internet qu’on consulte plutôt chez soi derrière un ordinateur et le magasin qui nécessite un déplacement, le téléphone fait le trait d’union”, renchérit Philippe Moati, professeur d’économie à l’Université Paris Diderot et spécialiste du e-commerce.
Le site de déstockage Vente-Privée.com dit réaliser désormais plus de 20% de son chiffre d’affaires via mobiles et tablettes et le site marchand eBay estime qu’un article est acheté “toutes les 3 minutes trente via une application mobile eBay” en France.
“La vente privée c’est de l’achat d’impulsion, des ventes à ne pas rater. Il faut pouvoir dégainer son smartphone au bon moment, vérifier les disponibilités le plus vite possible”, explique Antoine Leloup, PDG du site de mode Brandalley, qui dit réaliser 10% de son chiffre d’affaires sur mobile en France, et 15% au Royaume-Uni.
Chez eBay, ce sont les enchères qui ont poussé les utilisateurs à utiliser leurs mobiles, afin de suivre les dernières minutes d’une transaction.
Les bonnes performances de ces sites sont à nuancer avec les prévisions du cabinet Forrester en juillet, qui estimait ce marché à 3,1 milliards d’euros en France d’ici 5 ans.
Fidélisation
“C’est juste une autre façon de consommer du e-commerce, ce n’est pas une solution aux problèmes de rentabilité des sites internet”, estime un observateur du secteur.
Sur Brandalley, le panier moyen est 25% plus bas sur le mobile et les temps de visites sont plus courts, concède M. Leloup.
Le m-commerce “est plutôt au service des grands acteurs du commerce, notamment de ceux qui sont à la recherche du +cross canal+”, qui permet au client d’utiliser tous les canaux de vente (internet, magasins et mobiles), juge M. Moati.
Beaucoup de professionnels voient les smartphones comme un complément qui permet d’apporter de nouveaux services aux clients.
“C’est un outil de fidélisation”, estime M. Picquart qui évoque des possibilités de service comme la géolocalisation d’un produit d’un magasin à l’autre.
Pour lui, les smartphones sont amenés à remplacer des outils comme les bornes ou les scannettes, “les Français ont 25 millions de bornes dans leurs poches” s’amuse-t-il.
La distribution traditionnelle multiplie les expériences avec les mobiles. Casino teste dans un de ses magasins parisiens une application permettant de remplir un panier virtuel à l’aide d’une puce NFC, de payer avec son téléphone et de se faire livrer à domicile.
L’enseigne de prêt-à-porter Morgan mise sur des “QR codes” (codes-barres à photographier avec son téléphone pour obtenir de l’information) apposés aux vitrines qui permettent de voir le défilé et donc le produit en mouvement”, selon Frédéric Wilhelm, directeur de la distribution multicanal de l’enseigne.
A leurs côtés, une myriade de start-ups proposent des applications qui jouent sur la stimulation du comportement d’achat, des opportunités à surveiller car c’est un secteur neuf, selon M. Moati.