En marge d’une série de consultations ayant pour objectif d’identifier les obstacles qui empêchent les PME tunisiennes d’accéder aux marchés financiers et particulièrement de lever des capitaux sur le marché alternatif de la Bourse de Tunis, l’Association des Intermédiaires en Bourse, AIB, a organisé mercredi 19 septembre 2012 à l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises, IACE, un séminaire durant lequel les experts de FSVC (Financial Services Volunteer Corps) et les différentes parties prenantes locales ont débattu et présenté leurs points de vue, mais aussi sensibilisé un public averti sur les problématiques liées à l’accès des PME aux marchés financiers.
Manifestement, les intervenants se sont mis d’accords, dès le début, que l’écosystème entrepreneurial tunisien souffre de plusieurs faiblesses structurelles, parmi lesquelles l’incapacité des PME, particulièrement celles innovantes, à obtenir des sources de financement.
«Il faut reconnaitre que le marché alternatif est pour le moment un véritable échec. Le constat clinique est en fait de dire qu’il existe une hégémonie d’un autre modèle de financement, à savoir celui bancaire et du leasing», a constaté Fadhel Abdelkefi, président du Conseil d’administration de la Bourse de Tunis, qui ajoutera par la suite qu’on continue malheureusement à créer des entreprises tunisiennes avec très peu de fonds propres auquel s’ajoute ce qui s’est passé avec les SICAR.
Résultats des courses aujourd’hui, dit-il, le marché alternatif est venu très tôt en Tunisie, étant donné que le vrai réservoir du marché financier tunisien est notamment d’attirer les grands groupes privés et les grandes entreprises nationales. «Je continue à croire qu’une société cotée est substantiellement plus transparente qu’une entreprise non cotée et donc le levier fiscal à l’arrivée serait plus important», estime M. Abdelkefi.
Revenant à l’essentiel, le président de la Bourse de Tunis a fait savoir que toutes les PME sont clientes des banques commerciales tunisiennes, «j’affirme en fait ma croyance profonde que si les banques et le marché financier ne vont pas la main dans la main et si les banques ne créent pas de vrai départements de marchés de capitaux pour offrir aux PME la possibilité de s’introduire en Bourse, on n’aura ni d’introductions sur le marché alternatif ni sur le marché central», a déclaré le DG de Tunisie Valeurs tout en rappelant que la situation du système bancaire tunisien a complètement changé puisqu’on est passé d’une situation de surliquidité bancaire où les banquiers se faisaient la course aux crédits bancaires hypothécaires, à un resserrement de crédit auquel les PME n’ont plus l’accès de la même manière qu’avant, «et c’est pour cette raison d’ailleurs que cette année tout mes confrères intermédiaires en Bourse disposent de dossiers d’introductions. Moralité de l’histoire, l’homme d’affaires ou l’entrepreneur tunisien a en fin compris que le marché financier prendra la relève pour recapitaliser les PME», estime M. Abdelkefi.