Poursuivant sa campagne de charme, notamment en direction des entreprises, la BVMT organise (1-3 novembre 2012) la première édition du Salon de la Bourse et des Services Financiers.
«La bourse de Tunis vit un drame existentiel». Avant même d’accéder, il y a exactement dix huit-mois, au poste de président du conseil d’administration de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (B.V.M.T.), M.Fadhel Abdelkéfi ressentait déjà la grande frustration qu’ont éprouvé tous ses prédécesseurs à ce poste face au spectacle d’une bourse bien organisée et technologiquement parmi les mieux dotées et qui, paradoxalement, n’arrive pas à décoller. Et même si l’équipe dirigeante a déjà commencé, avant lui, et sous la houlette du directeur général, Mohamed Bichiou, à mener une campagne visant à faire prendre conscience aux Tunisiens que la bourse de Tunis existe et qu’elle peut jouer un plus grand rôle » dans le financement de l’économie en général et de l’entreprise en particulier, Fadhel Abdelkéfi ambitionne visiblement de contribuer un tant soit peu à faire faire à la B.V.M.T. un grand bond en avant.
A cet effet, la bourse a fortement intensifié, notamment depuis le début de cette année, ses efforts de communication, sensibilisation et formation, multipliant les actions entreprises avec des organisations professionnelles –UTICA, CONECT, CJD, APBT-, éducatives, de la société civile et les médias.
Poursuivant sur sa lancée, la BVMT se prépare aujourd’hui à organiser, du 1 au 3 novembre 2012, au Palais des Congrès de Tunis, la première édition du Salon de la Bourse et des Services Financiers, “ Investia“. L’objectif étant de réunir, comme le souligne un communiqué, de réunir «l’ensemble des fournisseurs de services financiers (intermédiaires en bourse et sociétés de gestion) et de services annexes (éditeurs de logiciels spécialisés dans la finance, fournisseurs d’accès à internet, etc.) » pour donner l’occasion aux particuliers et aux entreprises «de s’informer sur tous les supports d’investissement en bourse et les services financiers présentés par les différents exposants » et au grand public de «mieux appréhender les mécanismes de fonctionnement du marché boursier grâce aux nouveaux outils pédagogiques interactifs conçus par la Bourse ».
Cette manifestation s’inscrit «dans le cadre de la stratégie globale visant à mieux diffuser et à promouvoir la culture boursière parmi les agents économiques et le large public », résume M.Mohamed Bichiou.
Le timing de cette accélération n’est pas fortuit. En fait, si la BVMT intensifie aujourd’hui sa campagne de charme c’est parce que le moment lui semble propice. «Aujourd’hui, la conjoncture a changé. Avec le resserrement du crédit, la BVMT peut jouer un plus grand rôle dans le financement », explique M.Fadhel Abdelkéfi. Qui ne cache pas que la BVMT s’est engagé, avec ce premier salon, dans un pari risqué.
Ses moyens étant «limités », comme le souligne son président du conseil, la BVMT a demandé et obtenu l’appui financier –un don, en l’occurrence, représentant 60% du budget- d’une organisation internationale, pour organiser ce salon en particulier et plus généralement mettre en œuvre un programme visant à renforcer «la formation des professionnels » du monde de la bourse et la capacité de la BVMT à «éduquer les investisseurs ». Il s’agit de l’ICF, le Fonds pour le Climat d’Investissement en Afrique.
Tout en avouant être «anxieux », quant à la réussite de cette manifestation, M.Abdelkéfi espère bien gagner ce pari –notamment attirant un grand nombre d’exposants et de 3000 à 5000 visiteurs- pour, par la suite, rééditer ce salon une fois par an et avec les propres moyens de la BVMT.