Portugal : le Conseil d’Etat étudie les très impopulaires mesures d’austérité

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ésident portugais, Anibal Cavaco Silva,photographié le 25 mùai 2012 à Canberra, en Australie (Photo : Rob Griffith)

[21/09/2012 10:29:37] LISBONNE (AFP) Le président portugais, Anibal Cavaco Silva, réunissait vendredi dans l’après-midi le Conseil d’Etat, un organe rarement consulté, sur les nouvelles mesures d’austérité du gouvernement de centre-droit qui ont provoqué une vague de contestation.

La réunion, à huis clos, prévue à 16H00 GMT, pouvait être suivie d’une déclaration du président ou d’un communiqué présidentiel, selon des hypothèses des médias portugais.

Elle devait en tout cas donner lieu à un rassemblement de protestation devant la présidence, quelque 15.000 personnes ayant d’ores et déjà annoncé leur intention de répondre à un appel à manifester, lancé sur les réseaux sociaux par des groupes apolitiques.

Selon le texte de cet appel, les protestataires entendent démontrer ainsi leur “extraordinaire volonté de changement”.

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à Lisbonne (Photo : Francisco Leong)

Le président portugais, dont le rôle est essentiellement protocolaire mais qui continue de bénéficier d’un certain prestige moral, a demandé au ministre des Finances, Vitor Gaspar, de participer à la réunion du Conseil d’Etat qui comprend 19 membres.

La majorité des membres, parmi lesquels plusieurs ex-présidents et des personnalités de diverses tendances politiques, sont, selon des estimations de la presse, opposés aux nouvelles mesures d’austérité.

Annoncées le 7 septembre, elles ont provoqué un très vif mécontentement populaire qui a culminé le 15 septembre par des manifestations auxquelles ont participé des centaines de milliers de personnes du nord au sud du pays.

Le Premier ministre de centre-droit, Pedro Passos Coelho, a provoqué la colère de ses compatriotes en prévoyant en particulier pour l’année prochaine une hausse des cotisations sociales des salariés, qui passeront de 11% à 18%, accompagnée d’une baisse des cotisations patronales, ramenées de 23,75% à 18%.

Cette mesure lui a valu un flot de critiques, certains n’ayant pas hésité à le surnommer “le Robin des Bois des Riches”.

Elle a également provoqué une vive tension au sein de la coalition au pouvoir et le ministre des Affaires étrangères, Paulo Portas, qui a fait part de son opposition, a demandé qu’elle soit révisée.

Le Portugal a obtenu en mai 2011 une aide exceptionnelle de 78 milliards d’euros en échange d’un programme de réformes et de rigueur qui a contribué à un recul de plus de 3% de l’économie tandis que le chômage a bondi à plus de 15% de la population active.

Le gouvernement continue néanmoins de bénéficier du soutien de la “troïka” (UE-FMI-BCE) représentant les bailleurs de fonds du Portugal qui estiment que l’application du plan de sauvetage portugais reste “sur la bonne voie”.