Le taux de pauvreté en Tunisie a considérablement reculé au cours de la période (2005- 2010), passant de 23,3% à 15,5%, d’après les résultats de l’enquête nationale sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages de 2010, présentés jeudi, à Tunis, par l’Institut national de la statistique (INS).
L’enquête a été menée par l’INS, en collaboration avec la Banque Africaine de développement (BAD), auprès de 13 000 ménages répartis sur l’ensemble des régions du pays et appartenant à différentes catégories sociales. Le seuil de pauvreté minimum fixé par l’INS, dans sa démarche, est de l’ordre de 1277 dinars par an et par individu dans les grandes villes contre 820 dinars par an et par individu dans les zones rurales. En revanche, le taux de pauvreté extrême, lequel est passé de 7,6% en 2005 à 4,6% en 2010, a été fixé à 757 dinars par an et par individu dans les grandes villes contre 571 dinars par individu et par an dans les zones rurales. S’adressant,jeudi 21 septembre aux journalistes, Jaleleddine Ben Rejeb, directeur général de l’INS, a indiqué que “la baisse du taux de pauvreté s’est faite de manière inégale dans les différents régions du pays. Ainsi, le rythme du recul du taux de pauvreté dans les régions côtières a été plus rapide que celui observé à l’intérieur du pays”.
Il a ajouté que “même si les inégalités ont dans une certaine mesure diminué au niveau national avec un Indice de Gini (mesure des inégalités sociales) en baisse de 37,5 en 2000 à 35,8 en 2010, celles-ci (inégalités) s’expliquent davantage par la baisse des inégalités inter- régionales qui sont passées de 16,4 en 2000 à 18,2 en 2010”.
En ce qui concerne la répartition des pauvres par catégorie sociale, le responsable a fait remarquer que les taux de pauvreté les plus élevés ont été observés, en premier lieu parmi les chômeurs (40,3%) suivis des ouvriers agricoles (28,9%). D’autre part, il a souligné que le taux de pauvreté varie selon le niveau d’éducation, expliquant que la pauvreté est plus répandue parmi les personnes analphabètes (23,4%), suivi de celles ayant respectivement des niveaux d’études primaires (18,1%), secondaires (7,2%) et supérieures (0,4%).
Sur un autre plan, le DG de l’INS a évoqué la difficulté de prévoir de manière précise le taux de pauvreté pour 2012 et les années à venir en se basant sur les résultats de l’enquête de 2010, relevant le manque de ressources humaines et financières pour la réalisation des enquêtes quinquennales (2 millions de dinars pour chaque enquête). Il a recommandé, en outre, de préparer chaque année les enquêtes nationales sur le budget et la consommation des ménages, comme il en est le cas de l’enquête nationale sur l’emploi, afin de fournir des chiffres et données actualisés.
WMC / TAP