Comme l’on s’y attendait, l’agence de notation américaine Standard&Poors (S&P) a révisé la notation du secteur bancaire de la Tunisie à (BB/stable/B) la classant, désormais, dans le groupe «8», considéré comme “pays à risque très élevé”, et ce en se basant sur la mise à jour de la méthodologie BICRA (évaluation du risque pays pour le secteur bancaire et l’industrie).
Il est à noter au passage que la méthodologie BICRA évalue et compare les différents systèmes bancaires dans le monde, en tenant compte dans son analyse de deux types de risques, en l’occurrence le «risque économie» et le «risque industrie». Ainsi, un score de 1 à 10 est attribué à chaque pays. Le groupe 1 représente les systèmes bancaires les plus solides, alors que le 10 celui des systèmes les plus risqués.
S&P a ainsi attribué à la Tunisie le score de 8, pour chacune des deux catégories de risques. Le score «8» du risque économie signifie que la Tunisie fait face à un risque «très élevé» en matière de résilience économique, à un «risque intermédiaire» concernant le déséquilibre économique et à un «risque extrêmement élevé» en termes de crédit dans l’économie.
Concernant le score «8» accordé au risque industrie, S&P estime que le risque de fragilisation du cadre institutionnel et du système de financement macroéconomique de la Tunisie sont “très élevés”.
Quant au risque de perte de la compétitivité du pays, l’agence de notation le considère “élevé”. Selon le rapport de l’agence américaine, le gouvernement tunisien soutient les banques nationales en cas de besoin de liquidités. Toutefois, S&P note que le gouvernement limite son soutien aux banques en période de crise systémique.
Avec son score BICRA 8, la Tunisie est désormais classée aux côtés de pays comme le Liban, l’Egypte, la Géorgie, le Nigéria et le Kasakhstan.
Alors, Marzouki et le gouvernement vont-ils révoqués le gouverneur de la BCT?
WMC / TAP