Fibre optique : Orange refuse de voir se créer une agence “France fibre”

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à Paris, en 2010 (Photo : Bertrand Langlois)

[25/09/2012 12:14:35] PARIS (AFP) Le directeur général adjoint de France Télécom, Pierre Louette, a affiché son refus de voir se créer une agence “France fibre”, qui centraliserait le développement de la fibre optique dans les zones peu denses, mardi lors d’un colloque de l’Autorité des Télécoms.

“Je sais que ressurgissent des idées de véhicule national permettant de nationaliser des investissements à perte. J’y vois surtout des écrans de fumée. Personne ne le souhaite car ce serait la garantie absolue de l’échec et du ralentissement supplémentaire”, a indiqué M. Louette lors d’un débat avec des représentants des trois autres opérateurs.

“Certains se plaignent (que le déploiement du Trés haut débit) n’aille pas assez vite, là c’est la meilleure façon de ralentir déploiement de la fibre et de l’apporter plus lentement à nos concitoyens”, a-t-il expliqué.

Si on crée ce “véhicule national”, a souligné le dirigeant d’Orange, “il faut modifier les lois et il faut du temps pour les modifier, et il faut éventuellement transférer des personnels, mettre en place des mécanismes, et tout ça, ça dure un an, dix-huit mois, deux ans”, a-t-il assuré.

“Cela crée des inquiétudes chez certains syndicats de notre maison qui pourraient se demander si on ne va pas faire comme pour RFF: transférer une bonne partie des 24.000 personnes qui interviennent sur le réseau”, a encore ajouté M. Louette.

Le directeur général adjoint de France Télécom mise plutôt sur la “complémentarité entre initiative privée et publique”. “L’enjeu est d’optimiser les efforts des uns et des autres”, a-t-il affirmé, d’autant que “c’est le cadre dans lequel l’Europe nous fait évoluer”.

Pour Stéphane Roussel, le nouveau PDG de SFR, au contraire, cela a “du sens”, d’avoir une péréquation pour que tous les français puissent avoir haut débit”.

Il assuré d’ailleurs que cette idée de voir l’Etat devenir le “chef d’orchestre” de ce déploiement a une “ouverture au gouvernement”.

“Je ne suis pas sûr que laisser l’opérateur historique tenir les ficelles est la bonne solution”, a-t-il déclaré, assurant qu’il ne faudra pas “deux ans pour que dans les zones moins denses on trouve un système entre collectivités locales et opérateurs pour s’organiser”.

“C’est la position que nous défendons depuis 2009”, a-t-il assuré lui aussi le directeur général de Bouygues Telecom, Olivier Roussat. Pour l’opérateur, il est fondamental que ce déploiment de la fibre dans les zones moins denses “on ne le fasse qu’une fois”.