A Wall Street, Google s’envole et Facebook sombre

photo_1348607487713-1-1.jpg
à Wall Street, la Bourse de New York, en septembre 2012 (Photo : Spencer Platt)

[25/09/2012 21:12:43] NEW YORK (AFP) Valeurs vedettes et concurrentes de l’internet, Google et Facebook connaissent actuellement des trajectoires opposées à Wall Street, les investisseurs jugeant le moteur de recherche plus à même de gagner de l’argent que le réseau social.

L’action Google évolue actuellement à des record historiques, après avoir grimpé de plus de 30% depuis fin juin. Elle a terminé mardi à 749,16 dollars, ce qui correspond à une capitalisation de près de 245 milliards de dollars.

De son côté, le titre Facebook a lâché plus de 9% lundi et a continué sa descente mardi, perdant 2,45% à 20,28 dollars. Sa capitalisation ne s’élève plus qu’à 43,45 milliards de dollars, ayant fondu de 58% depuis son entrée en Bourse le 18 mai.

Cette chute brutale a été provoquée par un article du magazine d’informations financières Barron’s, pour qui la valeur du titre s’approche plus de 15 dollars que de son cours d’introduction de 38 dollars.

Mais ce chassé-croisé entre ces deux grands noms de l’internet n’est pas une surprise pour Trip Chowdhry, analyste à Global Equities Research.

“Les investisseurs prennent enfin conscience qu’ils doivent se pencher sur les fondamentaux des entreprises. Tout le battage autour de Facebook s’affaiblit car les fondamentaux de ce groupe n’existent pas. Mais quand les gens regardent Google, ils réalisent que le rythme d’innovation de la compagnie est le plus rapide de toutes les entreprises américaines”, a-t-il expliqué.

“Il y a un an, on voyait Facebook comme un phénomène extraordinaire qui allait représenter un concurrent extrêmement dangereux pour une compagnie comme Google”, a renchérit Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

Mais alors que “le modèle économique de Google est désormais bien compris et apprécié des investisseurs, ces derniers continuent à se poser des questions sur Facebook” qui jusqu’à présent, n’a pas fait ses preuves, a ajouté l’analyste.

La publicité aussi

Dernier élément en date susceptible de les inquiéter: Google devrait détrôner en 2012 Facebook sur le marché des bannières publicitaires en ligne, détenant 15,4% des parts du marché contre 14,4% pour son rival.

Selon le cabinet eMarketer, le moteur de recherche va tirer sur l’année 2,31 milliards de dollars de recettes grâce à la vente d’encarts publicitaires illustrés aux Etats-Unis alors que Facebook, qui avait pris en 2011 la place de Yahoo!, ne devrait gagner que 2,16 milliards de dollars.

photo_1348607513353-1-1.jpg
à Wall Street, la Bourse de New York, en septembre 2012 (Photo : Spencer Platt)

Cette évolution, “associée à la solidité de Google sur le marché des publicités liées à la recherche sur internet et à sa position de leader dans la publicité sur mobile, fait de l’entreprise un poids lourd virtuel”, a noté Paul Ausick, du site 24/7 Wall Street.

L’écart entre les deux groupes pourraient encore se renforcer avec “l’explosion de l’usage des téléphones pour aller sur internet”, a remarqué M. Volokhine.

“Facebook est très en retard avec son application” sur les téléphones multifonctions et, par conséquent, “le temps moyen passé sur Facebook est en baisse”.

Google, avec son système d’exploitation Androïd, est “beaucoup mieux positionné” sur le marché des appareils mobiles, a ajouté l’analyste.

Alors que les utilisateurs migrent de plus en plus des ordinateurs de bureaux aux tablettes ou aux téléphones multifonctions, le défi pour Facebook est désormais de “déterminer quelles sont ses opportunités de monétisation”, a remarqué Lou Kerner, spécialiste des médias sociaux.

Mais l’analyste, qui suit le groupe depuis ses débuts, reste très confiant en la capacité de Facebook à “mieux appréhender les mobiles et à en tirer des revenus importants” dans les années à venir.