Fidèle à ses traditions, le Centre Tunisien de Gouvernance d’Entreprise (CTGE) vient de présenter lors d’une table ronde organisée lundi 24 courant, à l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), la nouvelle version du Guide de bonnes pratiques de gouvernance des entreprises tunisiennes, élaboré notamment en collaboration avec le CIPE, l’OCDE, la SFI et l’IACE.
«Nous sommes plus que jamais convaincus que les bonnes pratiques de gouvernance accroissent la valeur de l’entreprise et surtout la confiance des investisseurs dont la Tunisie a besoin dans cette phase extrêmement difficile», estime Fayçal Derbel, président du CTGE. Et l’expert de rappeler également que les recommandations contenues dans le «Guide» sont le fruit de longues concertations avec les professionnels, notamment des représentants du Conseil du Marché Financier (CMF), la Banque Centrale de Tunisie (BCT), la Bourse de Tunis, du ministère des Finances …
L’expérience algérienne …
Invité par le CTGE pour présenter l’expérience algérienne en matière de gouvernance, Ali Harbi, représentant de l’institut «Hawkama El Djazair», a indiqué qu’à l’instar de la majorité écrasante des pays arabes, et dans un contexte marqué par une faible culture de partenariat, prédominance des conceptions patrimoniales de l’entreprise et l’absence de culture formalisée des pratiques de gouvernance d’entreprise, auxquelles s’ajoutent les enjeux de transmission, les problématiques de gouvernance en Algérie se multiplient allant des problématiques de financement de la croissance jusqu’à celles des relations actionnariat/management et de succession.
«Avec l’appui de l’IFC, on a lancé en juillet 2007 l’initiative du code algérien de gouvernance d’entreprise qui a été publié en mars 2009, avec l’organisation d’environ 12 séminaires parallèlement», a rappelé M. Harbi tout en précisant que le code algérien de gouvernance à caractère pédagogique est notamment basé sur les principes universels de l’OCDE.
S’agissant des perspectives, l’expert algérien tient à préciser que son institut estime développer davantage les bonnes pratiques de gouvernance en relation avec le développement du marché financier, et ce à travers la qualification d’experts et formateurs et surtout les ateliers de formation.
Réviser le Code des cociétés !
Au cours de la présentation du Guide de bonnes pratiques de gouvernance des entreprises tunisiennes, Fayçal Derbel a profité de l’occasion pour inciter les autorités à réviser le Code des Sociétés qui, selon l’expert comptable, devrait être le plus tôt possible modifié afin de s’aligner avec les nouvelles bonnes pratiques de gouvernance.
Dans ce cadre, et parmi les nouvelles recommandations du guide, les sociétés faisant appel public à l’épargne doivent publier le montant des honoraires des commissaires aux comptes en distinguant la rémunération rattachée à la mission principale de celle relative aux diligences spéciales, et ce aussi bien pour la mère et pour les filiales.
De même, le Guide a incité les entreprises à instaurer un dialogue périodique avec les commissaires aux comptes concernant les choix comptables, les insuffisances de contrôle interne, …
Résultat clinique est en fait de constater qu’on observe un grand écart entre cadre et pratique en matière de gouvernance. Cela nécessite, selon les intervenants, en premier lieu une volonté politique pour amorcer une réforme du Code des Sociétés pour ensuite faciliter l’instauration des bonnes pratiques de gouvernance.