Espagne : la récession se poursuit, regain de tension sur les marchés

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érence de presse en 2010 à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[26/09/2012 09:10:41] MADRID (AFP) L’Espagne est restée en récession au troisième trimestre, son PIB baissant “à un rythme significatif”, a estimé mercredi la banque centrale, une mauvaise nouvelle alors que le pays, sous pression pour demander son sauvetage, souffre d’un regain de tension sur les marchés.

“Les données disponibles pour le troisième trimestre de l’année suggèrent que le produit intérieur brut a continué à baisser à un rythme significatif, dans un contexte de tension financière toujours très élevée”, a indiqué la Banque d’Espagne dans son bulletin mensuel.

Les prévisions de la banque centrale sont généralement confirmées par les chiffres officiels, dont les données provisoires seront connues le 30 octobre.

La quatrième économie de la zone euro a renoué avec la récession au dernier trimestre 2011, moins de deux ans après en être sortie, et a vu son PIB reculer de 0,3% au premier trimestre, puis de 0,4% au deuxième.

Le gouvernement conservateur table sur un recul du PIB de 1,5% en 2012, puis de 0,5% en 2013, mais ces prévisions sont jugées optimistes par les analystes: le Fonds monétaire international (FMI) prévoit -1,7% en 2012, puis -1,2% en 2013, tandis que Standard & Poor’s attend -1,8% en 2012 et -1,4% en 2013.

L’annonce de la Banque d’Espagne survient alors que le pays souffre d’un regain de tension sur les marchés, ce qui l’a forcé, mardi, à payer plus cher pour emprunter près de 4 milliards d’euros en bons du Trésor à 3 et 6 mois.

Une tension qui se poursuivait mercredi: à 08H35 GMT, la Bourse madrilène chutait de 2,63%, pendant que, sur le marché obligataire, le taux d’emprunt à dix ans de l’Espagne remontait à 5,955%.

C’est sans doute le signe d’une certaine impatience des investisseurs, alors que le pays ne se décide toujours pas à solliciter l’aide des fonds de secours européens, indispensable pour déclencher une action de soutien de la Banque centrale européenne (BCE).

Le gouvernement assure n’avoir pas encore pris sa décision, redoutant surtout les strictes conditions qui pourraient lui être imposées en échange.