L’annonce par l’INS des indicateurs officiels pour la pauvreté constitue une étape importante dans le processus de développement et de renforcement des institutions tunisiennes suite à la révolution de janvier 2011, se félicite la Banque africaine de développement dans un communiqué.
Le processus large de consultation, l’implication d’experts nationaux et internationaux, et l’extraordinaire attention accordée par l’institution quant au traitement des données en utilisant les méthodologies les plus à la pointe, ne permettent plus de remettre en cause la qualité et la pertinence des taux de pauvreté annoncés.
Les taux de pauvreté annoncés, même s’ils traduisent une baisse de la pauvreté au cours de la précédente décennie, indiquent clairement que ce taux reste relativement élevé. 1,6 million de Tunisiens seraient donc concernés. Au-delà des taux de pauvreté, les résultats produits par l’INS montrent bien que les inégalités interrégionales se sont accrues avec des sentiments de polarisation forts au sein de la population pauvre.
Pour l’institution africaine, au-delà de l’annonce de ces chiffres, c’est leur utilisation par les preneurs de décision qui importe le plus. La connaissance précise des disparités régionales en terme de pauvreté, le ressenti des inégalités ou l’identification des populations les plus fragiles vont permettre aux décideurs tunisiens de mieux répondre aux attentes des plus démunis tout en étant plus efficients et plus ciblés lors de l’allocation des ressources publiques. Ces chiffres sont aussi des données précieuses pour les partenaires au développement, telle que la Banque africaine de développement, afin que les aides attribuées correspondent au mieux aux objectifs de la révolution et des besoins exprimés par la population.
La BAD a eu l’honneur d’accompagner l’INS lors de cette étape cruciale sur le chemin de la bonne gouvernance et l’amélioration de l’utilisation des ressources de l’état. «La BAD fera tout son possible pour mobiliser les ressources nécessaires pour le développement des capacités de l’institution en renforçant sa présence dans les régions, et en développant ses capacités d’analyses des données et de formulation de recommandations publiques», a indiqué le communiqué. A ce titre, et tel que discuté avec les dirigeants de l’institution, la mobilisation des fonds mis à disposition par ses état membres pour appuyer la transition dans la région sera tout particulièrement explorée.