“Une hausse du prix du lait, actuellement objet de négociations entre les éleveurs et les autorités, permettra aux éleveurs de faire face à l’augmentation continue des prix des produits fourragers», a affirmé mercredi, le secrétaire d’Etat chargé de l’Agriculture, Habib Jemli.
«Les négociations ont trait à l’impact de cette augmentation sur le budget de l’Etat», a précisé le responsable lors de l’ouverture d’un atelier de travail sur la sécurité alimentaire en produits d’origine animalière.
Pour M. Jemli, l’augmentation a pour objectif d’encourager les éleveurs à ne pas se départir de leurs cheptels et à développer les ressources fourragères locales afin de couvrir les besoins du marché local et de réduire l’importation dans ce domaine.
La filière du lait souffre, selon le ministère de l’Agriculture, des effets de la hausse vertigineuse des prix des aliments pour bétail. D’où la stagnation de la production au cours des dernières années à un niveau variant seulement entre 1.006 millions de litres en 2007 et 1.096 millions de litres en 2011.
Suite à la crise des fourrages, enregistrée en 2008/2009, certains éleveurs ont cédé leurs cheptels. Ainsi, le cheptel ovin est passé à 3,97 millions de têtes en 2011 contre 4,2 millions en 2007. Quant au nombre des génisses, il s’est établi à 430 mille en 2011 contre 454 mille en 2007.
L’atelier de travail, organisé par l’Union tunisienne de l’agriculture e de la pêche (UTAP) en collaboration avec le Groupement interprofessionnel des viandes et fromages, avait pour objectif de mettre l’accent sur la hausse excessive des prix des produits fourragers en vue d’élaborer une stratégie de lutte contre ce phénomène. Cette stratégie doit être axée, selon les participants, sur le développement de la production des fourrages verts, telle que la luzerne, et des ressources fourragères locales afin de répondre aux besoins du cheptel, en plus de l’introduction d’autres variétés pour maîtriser les coûts de production et l’organisation de la profession.
Le secteur de l’élevage contribue à hauteur de 40% de la production agricole en Tunisie. Il compte environ 260 mille éleveurs d’ovins, 151 mille de bovins et 136 mille de caprins.
WMC/TAP