Moody’s dégrade la note de l’Afrique du Sud à cause de la crise socio-politique

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à New York (Photo : Emmanuel Dunand)

[27/09/2012 16:18:00] JOHANNESBURG (AFP) L’agence de notation Moody’s a dégradé jeudi d’un cran la note de l’Afrique du Sud, pointant la faiblesse du gouvernement “pour gérer les risques pour la croissance et la compétitivité”, alors qu’une crise sociale secoue le secteur clé des mines depuis plus d’un mois.

La note est abaissée de A3 à Baa1, ce qui risque d’augmenter le coût de l’argent pour la première économie africaine, et d’effrayer un peu plus les investisseurs, déjà sur le qui-vive depuis la multiplication des grèves dans les mines.

Moody’s cite parmi les principales raisons de sa décision “le déclin de la puissance institutionnelle gouvernementale sur fond de stress socio-économique croissant, avec comme conséquence la capacité réduite à gérer les risques pour la croissance et la compétitivité”.

L’agence note également que la marge de manoeuvre du gouvernement pour contrer les effets d’une conjoncture mondiale néfaste s’est réduite, “compte tenu de la détérioration des paramètres de la dette du gouvernement depuis 2008, des perspectives incertaines de recettes, et du niveau déjà faible des taux d’intérêt”.

Les taux d’intérêt sont fixés à 5,5%, le plus bas niveau depuis plus de 30 ans.

Le climat des investissements est désormais négatif en Afrique du Sud, estime Moody’s, en raison “du manque d’infrastructures, des coûts salariaux relativement élevés en dépit d’un chômage important, et d’inquiétudes sur la stabilité politique future de l’Afrique du Sud”.

Dans un premier commentaire adressé aux médias, Peter Attard Montalto, spécialiste des marchés émergents à la banque japonaise Nomura, n’était guère optimiste: “Alors que les grèves en Afrique du Sud s’étendent à la fois dans le secteur minier et dans d’autres secteurs de l’économie, nous pensons que le risque de nouvelles dégradations par d’autres agences demeure très élevé”.

Fin 2011 et début 2012, les trois principales agence de notation, Moody’s la première en novembre, Fitch en janvier et Standard & Poor’s en mars, avaient tour à tour jugé que les perspectives économiques sud-africaines se dégradaient.