Merkel honore Helmut Kohl l’Européen, s’inscrit dans son sillage

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à Berlin (Photo : Wolfgang Kumm)

[27/09/2012 19:39:41] BERLIN (AFP) Angela Merkel a salué jeudi à Berlin en Helmut Kohl le chancelier de la Réunification allemande et un grand Européen dont elle veut suivre la trace, à l’occasion du 30e anniversaire de l’arrivée au pouvoir de son prédécesseur.

“Pour notre bonheur, nous Européens, nous sommes unis, et une grande part de ce bonheur nous la devons à Helmut Kohl”, a déclaré Mme Merkel, rappelant les grandes étapes de son parcours politique ainsi que leur histoire commune.

Mme Merkel a grandi dans la RDA communiste, et c’est dans l’ombre d’Helmut Kohl qu’elle a appris la politique. Le géant rhénan qui lui a donné son premier maroquin la surnommait “la gamine”.

Mais en 1999, elle a mis a profit une affaire de caisses noires de la CDU pour évincer celui qui gouvernait l’Allemagne depuis 16 ans, un record, et dirigeait l’Union chrétienne-démocrate (CDU) depuis un quart de siècle.

Jeudi soir, ils se sont montrés côte à côte pour cet évènement qui rassemblait quelque 800 personnes à l’invitation d’une fondation proche de la CDU dans le Musée de l’Histoire allemande.

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à Berlin (Photo : Wolfgang Kumm)

“Les Etats de l’Union européenne construisent aujourd’hui une communauté de destin, unis pour la paix, la liberté et le bien-être en Europe”, a insisté Mme Merkel, dont la politique européenne suscite des critiques au sein même de son parti. “Le nom d’Helmut Kohl est inséparable” de cette histoire.

“Nous, au sein du gouvernement fédéral, nous allons continuer à tout faire, tout ce qui doit être fait pour que l’euro reste stable”, a-t-elle poursuivi, se plaçant ainsi dans la lignée de son mentor, et insistant: “l’Europe est notre destin et notre futur”.

S’exprimant avec difficulté en raison d’un accident vasculaire qui lui a paralysé le bas de la mâchoire, Helmut Kohl, 82 ans, cloué depuis plusieurs années dans un fauteuil roulant, a parlé quelques minutes et notamment déclaré: “l’Europe ne doit plus jamais connaître la guerre”.

“Nous voulons continuer à faire l’unité de l’Europe”, a-t-il ajouté.

Côte à côte encore, Mme Merkel et M. Kohl ont dévoilé le timbre honorant de son vivant l’ancien chancelier, un hommage que la poste allemande n’avait jusque là réservé qu’à Jean Monnet et au pape Benoît XVI.

Auparavant, une pléiade de leaders mondiaux actuels ou passés avait salué le rôle joué par M. Kohl, dans une série de messages vidéo.

Georges Bush père, ex-président des Etats-Unis, a salué le “courage” et la “vision” de celui qui est “un des plus grands leaders de l’Europe d’après-guerre”.

L’ancien Premier ministre français Edouard Balladur a rappelé son souci “de maintenir des relations très étroites (avec la France)” et “un très grand homme d’Etat” tandis que Jean-Claude Juncker, le patron de l’Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois, a déclaré que “sans Helmut Kohl, il n’y a pas d’euro”.

Shimon Peres, président d’Israël, a salué le “constructeur de ponts” entre Israël et l’Allemagne. “Ce que vous avez accompli appartient déjà à l’histoire”, a-t-il dit.

Présent à Berlin, l’ex-président de la commission européenne, Romano Prodi, a salué celui “qui a transformé les rêves en réalité, les deux grands rêves qu’étaient la réunification allemande et le caractère irréversible de la construction européenne”.

“Nous avons tous à travailler pour un euro fort, a insisté M. Prodi, c’est un objectif commun, l’euro est né comme un idéal politique, celui de donner paix et prospérité à un continent”.

C’est le 1er octobre 1982 qu’Helmut Kohl a inauguré un règne de 16 années au cours duquel l’Allemagne a retrouvé son unité après plus de 50 ans de partition et est entrée dans l’euro, à l’invitation de son leader, européen convaincu et depuis élevé au rang de citoyen d’honneur de l’UE.