Mondial de l’auto : François Hollande prend le pouls d’un secteur en crise

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çois Hollande, le 20 septembre 2012 à Paris (Photo : Bertrand Langlois)

[28/09/2012 09:33:06] PARIS (AFP) Le Mondial de l’automobile de Paris accueille vendredi le président François Hollande, qui pourra prendre le pouls d’un secteur en crise dont des milliers d’emplois sont menacés en France.

M. Hollande est attendu à 17H30 porte de Versailles. Il sera accompagné du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui s’est déjà rendu la veille au soir chez Renault et a fait un crochet chez PSA Peugeot Citroën dans le cadre d’une visite privée.

La venue de M. Hollande est d’autant plus attendue qu’il ne s’est pas encore exprimé sur cette industrie en difficulté qui revendique un emploi sur dix en France.

Les deux constructeurs français ont profité jeudi de l’ouverture du Mondial à la presse pour faire savoir qu’ils attendaient du gouvernement des mesures concrètes pour renouer avec la compétitivité.

Le gouvernement a déjà présenté fin juillet un plan de soutien axé essentiellement sur les véhicules hybrides et électriques.

Jeudi, le président du directoire de PSA, Philippe Varin, a une nouvelle fois plaidé pour une baisse du coût du travail, estimant qu’une baisse des coûts salariaux de 5 à 10% serait “très substantiel” pour son groupe.

Il attend à présent “avec intérêt les conclusions du rapport” sur la compétitivité confié à Louis Gallois, ancien patron du groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, attendues début octobre.

M. Varin a aussi vanté le système allemand du “Kurzarbeit” (chômage partiel) pour surmonter la crise. “On a un bon système en France mais si on compare au système allemand, (…) quand un secteur est déclaré en crise en Allemagne, le +Kurzarbeit+ permet de tenir plus longtemps”, a-t-il estimé.

Le numéro 2 de Renault, Carlos Tavares, a estimé en revanche que ce n’était pas “le bon angle” d’attaque pour résoudre les problèmes en France, où PSA compte supprimer 8.000 postes et fermer une usine pendant que Renault multiplie les mesures de chômage partiel.

Nécessaire compétitivité

Il a mis en avant l’urgence de s’attaquer à la compétitivité dans les usines françaises et a lancé une réflexion à ce sujet avec les organisations syndicales.

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à Yokohama au Japon (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Son numéro 1, Carlos Ghosn, a averti vendredi que Renault ne pouvait pas être “une entreprise qui soit en croissance, qui soit saine”, si sa base nationale perd de la compétitivité.

Le Mondial, qui se tient tous les deux ans dans la capitale française, en alternance avec le salon de Francfort, en Allemagne, s’est ouvert dans une ambiance pesante.

Le marché automobile se porte mal en Europe de l’ouest et la situation n’est pas près de changer, ont averti tous les grands noms du secteur.

Le leader européen, l’allemand Volkswagen, n’attend “aucune amélioration fondamentale rapide du marché en Europe”, a averti un membre de son directoire, Christian Klingler.

Même pessimisme du côté des français. M. Varin table sur un marché européen “autour de zéro ou légèrement négatif” en 2013, après une baisse de 8% cette année et s’attend à “une année 2015 pas très différente de 2012”.

M. Ghosn s’attend à un marché “au mieux stable ou, plus probablement, légèrement en baisse” l’an prochain.

La part du gâteau se réduit –les ventes de voitures particulières devraient être comprises entre 12,5 et 13 millions cette année, en retrait de 20% par rapport à 2007– et, en même temps, la compétition s’exacerbe.

Les américains Ford et General Motors, mais aussi les asiatiques, comptent bien gagner des parts de marché. Toyota et Nissan visent chacun environ 5% d’ici à deux ou trois ans.

Les marques coréennes Hyundai et Kia, dont la présence est plus récente en Europe, se montrent plus modestes. Mais leur progression rapide dans certains pays inquiètent, comme en France, qui a demandé à la Commission européenne de se pencher sur les conséquences de l’accord de libre-échange conclu entre l’UE et la Corée du Sud.