Services financiers, un élément clef pour faciliter les investissements en Afrique

Par : Tallel

En Afrique, le secteur des services financiers joue un rôle de soutien crucial dans le développement du continent. Cela découle de l’accroissement des dépenses des consommateurs, de l’investissement des secteurs public et privé dans les infrastructures et des progrès technologiques, qui engendrent une connectivité plus importante et font augmenter la demande en ressources naturelles de la part des pays en voie de développement qui constituent les BRIC. Au cours de la septième Convention de KPMG Afrique, qui s’est réunie jeudi 27 septembre, ces facteurs ont été identifiés comme les agents principaux de la croissance.

D’autres éléments interviennent également, notamment l’urbanisation croissante à travers tout le continent et l’existence de cadres de facilitation de plus en plus nombreux, tels que l’acceptation toujours plus ancrée de la règle de loi et l’harmonisation des exigences réglementaires aux niveaux national et régional.

«Au Nigeria, par exemple, la réforme des réglementations qu’a menée la Banque centrale a abouti à une consolidation du secteur bancaire, explique Bisi Lamikanra, Responsable du département de Conseil en management chez KPMG Nigeria. Grâce à cela, les banques de détail ont reçu une plus grande attention. D’autres avancées ont considérablement amoindri le risque que présentaient plusieurs facteurs pour les investisseurs locaux et étrangers qui pénétraient les marchés africains», ajoute-t-elle.

Différents modèles de services financiers offerts dans des régions variées sont aussi en cours d’élaboration. Dans l’ensemble, on est passé de la dérégulation à une plus grande régulation. Junior Ngulube, PDG de Munich Re Africa, précise : « En Afrique du Sud, les secteurs banquiers et des assurances ont été très bien réglementés et nous n’avons connu aucun des troubles qui agitent encore le reste du monde. De ce point de vue, le reste du continent ressemble beaucoup à l’Afrique du Sud. Dans les pays francophones, par exemple, il n’existe qu’un seul code [d’assurance] et une unique devise. Cela facilite les opérations de transaction».

Les investisseurs doivent se garder de supposer que tous les marchés du continent sont semblables, mais il est possible de diminuer les risques supplémentaires auxquels ils sont exposés en conjuguant différentes expertises. Nicholas Young, COO de Citibank pour l’Afrique, analyse: «L’Afrique représente une énigme pour de nombreux investisseurs, c’est pourquoi une approche sur mesure doit être conçue pour chaque marché. L’association de partenariats internationaux et locaux est efficace pour segmenter les différents marchés». Une telle méthode peut servir de facteur clef de différenciation pour les investisseurs qui arrivent en Afrique.

Selon Nicholas Young, l’accroissement de la connectivité montre bien que les débats de la Banque centrale nationale autour des questions stratégiques commencent à converger vers des préoccupations stratégiques qui traversent tout le continent, et Citibank en a fait l’expérience.

«Les investisseurs étrangers doivent investir à présent pour apprendre comment fonctionner en Afrique, insiste Lamikanra. Ils doivent aussi reconnaître qu’il est important de comprendre toujours mieux comment fonctionner sur les marchés africains et quel est le rôle des services financiers dans le développement de l’Afrique».

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