érité, le 19 septembre 2012 à Athènes (Photo : Aris Messinis) |
[01/10/2012 09:52:37] ATHENES (AFP) La Grèce reprend lundi des discussions cruciales avec ses créanciers pour boucler des coupes budgétaires impopulaires dont une partie est incluse dans l’avant-projet du budget 2013 devant être déposé dans la journée au parlement.
Le ministre grec des Finances Yannis Stournaras devait recevoir à 11h00 GMT les représentants de la troïka des bailleurs de fonds du pays, Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international, pour tenter de déterminer si les efforts consentis portant sur un total de 13,5 milliards d’euros d’économies, sont suffisants pour débloquer une aide de 31,5 milliards destinée à irriguer les finances du pays.
Les mesures portent sur les deux prochaines années, 2013 et 2014, la moitié d’entre elles devant être inclues dans le pré-projet du budget qui doit être introduit lundi vers 13h00 GMT au parlement, selon le ministère.
Le vote final du projet du budget doit intervenir d’ici deux mois.
Les Allemands Matthias Mors (UE), Klaus Masuch (BCE) ainsi que le Danois Poul Thomsen du FMI doivent aussi rencontrer en début de soirée le Premier ministre Antonis Samaras.
Pour qualifier l’urgence de la situation de la Grèce en récession prolongée, le Premier ministre a souligné au cours du week-end que l’économie du pays attendait le versement de la tranche de 31,5 milliards d’euros “comme la terre assoiffée la pluie”. “Même des entreprises saines sont menacées de fermer” a-t-il dit à l’hebdomadaire To Vima.
Les 31,5 milliards sont destinés essentiellement à recapitaliser les banques grecques qui ont subi d’importantes pertes lors de l’opération d’effacement de dette souveraine en début d’année.
Selon une source du ministère des Finances vendredi, les mesures d’austérité comprennent environ 7 milliards d’euros de coupes dans les retraites, les salaires de certaines catégories de fonctionnaires (juges, universitaires, policiers ou pompiers) et les aides sociales.
Près de 3,5 milliards d’euros d’économies proviendront “de réformes structurelles” dans la fonction publique via notamment le départ à la retraite anticipée de près de 15.000 fonctionnaires. Enfin les recettes fiscales devraient augmenter de 3 milliards sur les deux années, selon la même source.
Après des mois de tractations tendues, les trois partis de la coalition gouvernementale, droite-socialistes-gauche modérée, ont fini par se mettre d’accord jeudi sur ce nouveau tour de vis, malgré la grogne sociale.
Mercredi, lors d’une grève générale à l’appel des syndicats du privé et du public, plus de 50.000 personnes ont manifesté dans les rues d’Athènes et Salonique (nord) contre ces mesures, qui s’ajoutent à une austérité draconienne imposée depuis 2010, début de la crise de la dette.
érité, le 26 septembre 2012 devant le Parlement à Athènes |
“Le paquet est très douloureux mais rien ne peut se faire” pour l’alléger, a admis samedi le ministre adjoint des Finances, Christos Staïkouras, lors d’une conférence à Athènes, cité lundi par le quotidien financier Naftémporiki.
Les syndicats s’apprêtent à une nouvelle mobilisation prochainement tandis que le puissant syndicat Genop de la société publique d’électicité Dei (PPC en anglais) a entamé lundi des grèves de 48 heures reconductibles.
“Le but du Genop est le renversement de la politique de rigueur et l’empêchement de l’adoption par le parlement de ces mesures”, indique le syndicat dans un communiqué.
Toutefois, les marchés anticipaient lundi la conclusion des négociations avec la troïka sur ces nouvelles mesures douloureuses, dont les tractations ont commencé fin juillet.
La Bourse d’Athènes a ouvert lundi sur une hausse de 2,12% à 754,76 points, reflétant également un certain optimisme après l’annonce de l’entrée du Credit Agricole en négociation exclusive avec la banque grecque Alpha pour la cession d’Emporiki, filiale grecque du groupe français.
L’action d’Alpha Bank s’est envolée à plus de 13% vers 08h00 GMT, une demi heure après l’ouverture de l’Athex et l’annonce de ces discussions.