Brittany Ferries : les navires vont reprendre la mer

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à Saint-Malo (Photo : Damien Meyer)

[01/10/2012 11:02:06] BREST (AFP) La compagnie Brittany Ferries devait annoncer lundi la levée du lock out qui immobilise depuis 10 jours ses navires, le protocole d’accord prévoyant une augmentation du temps de travail sans contrepartie salariale ayant été accepté, au terme d’un vote, par le personnel navigant.

“Nous avons le plaisir de vous confirmer la reprise des traversées Brittany Ferries de France vers la Grande-Bretagne, l’Irlande ou l’Espagne à compter du mardi 02/10/2012 après-midi”, indique la compagnie dans un court message sur son site internet.

Mais la direction se refusait lundi matin à tout autre commentaire.

Les élus CGT ont signé au petit matin – une fois le résultat du vote auprès des marins connu – le protocole d’accord auquel ils étaient parvenus en milieu de semaine dernière avec leurs collègues de la CFDT et la direction.

Les élus CFDT, majoritaires au comité d’entreprise, n’ont cependant pas signé le document, regrettant la manière dont le conflit a été géré par la direction. “Le lock out aurait été programmé et calculé pour obtenir la signature d’un accord sur la modification du temps de travail”, a regretté Jean-Paul Corbel, délégué CFDT. “Demain, si en France un employeur décide d’obtenir une signature, il va se dire (…) c’est assez simple, il suffit de faire un lock out pendant 10 jours”, a-t-il expliqué à l’AFP, soulignant par ailleurs que l’accord allait contraindre les marins “a travailler plus pour gagner mois”.

La CGT ayant recueilli plus de 30% aux dernières élections a été en mesure de signer seule le document, selon Cyril Toulan, élu CFDT au comité d’entreprise.

500.000 euros à un million de pertes par jour

Sur les près de 1.300 marins appelés à voter dimanche jusqu’à minuit, environ 900 ont participé à la consultation organisée par téléphone et SMS. Près de 59% des marins ont approuvé le texte, contre un peu plus de 41% qui se sont prononcés contre, a indiqué à l’AFP Michel Le Cavorzin, délégué CGT.

Un vote organisé dans la hâte jeudi auprès de 250 marins environ avait conclu à un refus du texte, ce qui fait que les organisations syndicales n’avaient pas voulu y apposer leur signature.

Les élus syndicaux avaient déploré l’ultimatum lancé, selon eux, par le principal actionnaire de la compagnie, la Sica de Saint-Pol-de-Léon, selon lequel si le texte n’était pas signé avant une certaine heure elle se désengagerait de la compagnie bretonne.

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ée de la compagnie Brittany Ferries au port de Saint-Malo, le 1er octobre 2012 (Photo : Damien Meyer)

Lorsqu’il reprendront la mer mardi, les navires de la Brittany Ferries auront été immobilisés 11 jours, ce qui représenterait une perte pour l’entreprise, en termes de chiffre d’affaires, comprise entre 500.000 et 1 million d’euros par jour, selon la CFDT.

En juin, la compagnie, confrontée depuis plusieurs années à des difficultés financières avait annoncé la suppression de plusieurs traversées et la mise en place d’un plan de retour à la compétitivité prévoyant la réduction de coûts salariaux par le biais d’une annualisation et d’un aménagement du temps de travail et de la suppression de certains avantages.

La Brittany Ferries, qui dessert la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne, avait décidé vendredi dernier d’immobiliser ses huit bateaux jusqu’à nouvel ordre en raison de plusieurs mouvements de grève de 24 heures de son personnel navigant, bien que celui-ci ait voté la reprise du travail.

Fondée en 1972 sous le nom de “BAI” (Bretagne Angleterre Irlande), l’entreprise dont le siège se trouve à Roscoff (Finistère), revendique quelque 2,5 millions de passagers, dont 85% des passagers de nationalité britannique.