Dans un Communiqué de presse publié le 28 septembre 2012, relatif à l’évaluation annuelle du risque souverain de la Tunisie, l’agence de notation Moody’s maintient le grade d’investissement pour notre pays, soit le Baa3 avec des perspectives négatives reflétant, selon l’agence, l’état modéré des forces économiques, institutionnelles et financières de la Tunisie.Â
Sur le plan économique, après la contraction de l’activité économique de 2.2% en 2011, MOODY’S s’attend à ce que la Tunisie observe en 2012 une stabilité du déficit courant au niveau de 8% du PIB, ce qui est encore élevé par rapport à la moyenne historique de 3,2% sur la période 2000-2010. Cette détérioration s’explique notamment par la hausse des prix des matières premières sur le marché international et de l’augmentation de l’importation des biens d’équipement.
Par ailleurs, MOODY’S considère que la force institutionnelle de la Tunisie demeure modérée. En effet, une plus grande transparence et la responsabilité introduite par le changement de régime a conduit à une amélioration significative du cadre institutionnel.
L’organisation rapide des élections et la mise en place d’une Assemblée Nationale Constituante (ANC) en Octobre 2011, témoigne de la volonté de la population de réussir la phase de transition et révèle un haut niveau des forces institutionnelles.
S’agissant de l’aspect financier, MOODY’S évalue la force financière de la Tunisie comme étant modérée. En effet, les performances enregistrées au cours des dernières années ont rendu possible l’adoption par les gouvernements provisoires qui se sont succédés depuis les événements du 14 janvier 2011, d’une politique budgétaire expansionniste pour à la fois soutenir l’activité économique et répondre aux revendications à caractère social.
En 2012, MOODY’S s’attend à un doublement du déficit budgétaire, pour se situer à 7,5% du PIB. En outre, MOODY’S estime même si le taux d’endettement passera de 40,8% à la fin 2010 à 48,5% à fin 2012 il demeurera à ce niveau soutenable.Â
Concernant l’activité bancaire, MOODY’S considère que la Banque Centrale a relativement bien résisté à la tourmente politique et à la contraction de l’activité économique et que dans l’ensemble, les vulnérabilités du système bancaire sont susceptibles d’être beaucoup plus élevées.