Le gaz de schiste fait gazer le gouvernement autant que la société civile qui se mobilise. En moins de temps qu’il n‘en faut plusieurs milliers de citoyens se mobilisent contre les négociations portant sur un projet de forage entre le ministère de l’Industrie et la Société Shell du côté de Kairouan. Le pétrole et le gaz de schiste sont des énergies connues pour leurs dégâts environnementaux et les risques accrus de cancers. Ils sont surtout une menace pour la nappe phréatique du pays.
Pour comprendre l’enjeu, les experts expliquent que ce n’est pas le gaz en lui-même qui pose problème, mais sa technique d’extraction. En effet, « 10 000 à 15 000 mètres cube d’eau sont nécessaires pour chaque forage. Il est possible que cette eau soit polluée et elle pourrait contaminer, la faune et la flore. Un forage pourrait être 25 fois plus polluant que le CO². Autre chose, les régions où se trouvent des chantiers de forage pour extraction du gaz de Schiste sont exposées aux séismes à hauteur de 1500% de plus que le reste des régions», explique la députée Nadia Chaâbane du groupe parlementaire « Al Massar « lors d’une conférence de presse organisée hier.
Du côté de l’Association Tunisienne de la Transparence dans l’Energie et les Mines, Sofiane Reguigui explique que beaucoup de flou entoure la questions des ressources naturelles du pays en général et qu’il est temps d’ouvrir ce dossier : « Quand nous ouvrirons ces dossiers on saura ce qu’il en est dans ce secteur…Feu Abdelfattah Amor avait dit que ces projets d’exploitation minières sont gérés par un réseau dirigé par Moncef Trabelsi, avec la participation de certains individus qu’il avait nommé à l’époque, et dont certains sont actuellement à la tête de grandes institutions étatiques ».
Concernant le permis de forage octroyé à Shell, le directeur d’exploration au sein de l’ETAP a présenté sa démission au début des négociations avec SHELL, en protestation contre ce projet.
La ministre de l’environnement a pour sa part déclaré ne pas s’opposer à l’exploitation de ces énergies. C’est tout de même aller vite aller en besogne, quand on sait que ce sujet est avant tout une affaire de sécurité nationale et que c’est surtout aux experts d’avoir le dernier mot et non aux politiques. Un débat est ouvert dans le monde entier et une mobilisation citoyennen portant sur plus 150 pays a eu lieu dimanche dernier.
Pour information, de nombreux pays ont renoncé à ce genre d’exploration comme l’Espagne, la France, la Bulgarie ou encore l’Afrique du Sud. Pour d’autres, les études autant que les débats nationaux sur un sujet vital sont encore en cours.
D’autres sources révèlent que le projet de Shell n’est malheureusement pas le seul projet qui vise à extraire le gaz de schiste en utilisant la méthode de la fracturation hydraulique. Il y en aurait au moins trois autres qui ont déjà eu leurs permis : PERENCO, Winstar Resources ltd et Cygam Energy.
Une affaire à suivre !