de Deutsche Telekom (Photo : Odd Andersen) |
[02/10/2012 20:28:05] BERLIN (AFP) Le groupe allemand de télécommunications Deutsche Telekom a annoncé mardi être en discussions pour fusionner sa filiale T-Mobile USA avec l’opérateur américain MetroPCS, un moyen de relancer sa filiale américaine en difficultés chroniques.
“Deutsche Telekom tient des discussions avec MetroPCS dans le but de gérer leurs opérations dans une seule société, dont Deutsche Telekom détiendrait la majorité”, indique l’opérateur allemand dans un communiqué aux investisseurs.
Pour l’heure, aucune décision définitive n’a été prise. “Les discussions en sont encore à un stade où de nombreux points doivent être finalisés, les contrats n’ont pas été signés et l’issue de la transaction est encore incertaine”, affirme Deutsche Telekom.
Selon l’agence Bloomberg, le conseil de surveillance de Deutsche Telekom doit se réunir mercredi à Bonn, en Allemagne, pour se prononcer sur ce projet, une information que n’a pas voulu commenter un porte-parole du groupe contacté par l’AFP.
La fuite sur des discussions avec MetroPCS dans la presse américaine avait déjà soutenu l’action Deutsche Telekom mardi à la Bourse de Francfort, qui a signé sur la séance une hausse de 1,31% à 9,74 euros.
A la Bourse de New York, le titre de MetroPCS bondissait lui de 19,35% à 13,75 dollars à 17H25 GMT.
MetroPCS, anciennement appelé General Wireless, est un opérateur de téléphonie mobile et internet, installé au Texas. Il se présente comme le cinquième fournisseur d’accès sans fil aux Etats-Unis avec une base de 9,3 millions clients à fin juin.
C’est en 2000, alors que la bulle internet vit ses derniers excès, que Deutsche Telekom rachète l’américain Voicestream, pour 40 milliards d’euros, dans l’espoir de se faire un nom à l’international sous T-Mobile USA.
Mais, T-Mobile USA n’a cessé de représenter un poids pour Deutsche Telekom et n’a jamais réussi à endiguer l’exode de ses clients abonnés. Au deuxième trimestre, elle a encore perdu 205.000 clients.
Le groupe allemand avait tenté sans succès de vendre sa filiale pour 39 milliards de dollars à l’américain AT&T, mais s’était heurté finalement en décembre 2011 au veto des autorités américaines de la concurrence.
Trop petit pour s’imposer face aux géants américains du mobile, comme AT&T et Verizon, T-Mobile USA souffre aussi de ne pas avoir de licence pour commercialiser le téléphone à succès d’Apple, l’iPhone.
Depuis, le groupe allemand n’avait jamais caché qu’il cherchait d’autres alternatives pour T-Mobile USA, la piste MetroPCS circulant déjà dans la presse au printemps dernier.
MetroPCS s’est notamment développé dans la technologie de très haut débit 4G, un segment justement sur lequel T-Mobile USA a prévu d’investir 4 milliards de dollars.
Soulignant les “difficultés à développer en solitaire un réseau 4G”, les analystes de marché de l’agence de Standard and Poor’s estimaient en mai qu’une alliance avec MetroPCS “serait la deuxième meilleure solution” après une fusion avec AT&T, qui selon eux aurait été le scénario idéal.
La semaine dernière, Deutsche Telekom avait déjà fait un premier pas pour réduire ce que lui coûte T-Mobile USA. Grâce à un accord de location ou de vente de plus de 7.000 antennes-relais à l’américain Crown Castle, le groupe allemand va pouvoir alléger sa dette de 1,9 milliard d’euros.