armagnac (Photo : Vincenzo Pinto) |
[03/10/2012 14:24:43] TOULOUSE (AFP) Les ventes d’armagnac en Chine ont fait un bond spectaculaire, faisant de ce pays le premier importateur de cette eau-de-vie produite dans le sud-ouest de la France, a annoncé mercredi le Bureau national interprofessionnel de l’armagnac (BNIA).
Les exportations vers la Chine sont passées de 125 hectolitres d’alcool pur (hlAP) en 2010 à 935 hlAP en 2011 et le phénomène continue de s’amplifier en 2012, selon les données fournies par le BNIA.
En outre, Hong Kong a également nettement accru ses importations d’armagnac entre 2010 et 2011: de 292 à 505 hlAP.
La Chine, est donc devenue en 2011 le premier importateur devant la Grande-Bretagne (600 hlAP), alors qu’elle se trouvait au 10e rang en 2010.
L’augmentation des importations en Chine, a expliqué à l’AFP le président du BNIA, Pierre Tabarin, s’explique par une réduction de la consommation d’alcool de riz dans ce pays pour garder cette denrée pour l’alimentation, “l’émergence d’une classe moyenne plus nombreuse” et l’image favorable de la gastronomie française.
Par ailleurs, a-t-il précisé, on comptait il y a deux ans 2 ou 3 exportateurs d’armagnac vers la Chine, contre 11 à 12 aujourd’hui.
En 2012, a remarqué M. Tabarin, l’évolution des ventes est encore “très forte” en volume, et elle l’est encore plus en chiffre d’affaires car les Chinois sont friands de vieux armagnacs, de bouteilles millésimées.
Sur les autres marchés, selon le président du BNIA, on note une remontée de la Russie, qui avait baissé en 2011 (539 hlAP) pour se placer derrière la Grande-Bretagne. Moscou devrait retrouver en 2012 sa 2e place. Les Etats-Unis “évoluent bien” et l’Europe est “plus difficile en raison de la conjoncture”, a-t-il reconnu.
Enfin, selon lui, si “depuis longtemps l’activité de l’armagnac était de 50% en France et 50% à l’export”, les ventes à l’étranger atteignent désormais 57%.
Les quelque 15.000 ha de la zone AOC Armagnac, un alcool distillé depuis 700 ans, se trouvent sur les départements du Gers (72 %), des Landes (25 %) et du Lot-et-Garonne (3 %). De nombreux propriétaires ne distillent actuellement qu’une partie de leur production, le reste étant vendu comme vin des Côtes de Gascogne.
Par ailleurs, une part de l’armagnac est utilisée dans des produits annexes (floc de Gascogne, pruneaux à l’armagnac…), mais celle-ci baisse au profit de la vente en bouteilles, plus intéressante en valeur ajoutée: cette dernière est en effet passée de 54 % à 66 % de 2008 à 2012, a noté le président du BNIA.
La bonne santé de l’armagnac, a constaté M. Tabarin, vient des efforts réalisés sur “le pilotage de la filière, des perspectives de vente, de distillation….”. Aussi, les stocks sont aujourd’hui “suffisants mais justes”, et ne pèsent pas sur les trésoreries des exploitations.
Il s’est déclaré optimiste car “les perspectives à 10 ans sont positives pour les spiritueux dans leur ensemble, ce qui est porteur, également, pour l’armagnac qui en prend sa part”.
“Notre objectif, a dit M. Tabarin, est toujours de faire passer l’armagnac de 0,1 % du marché mondial des spiritueux à 0,2 %”.