La présélection, le 26 septembre, de 300 candidats à un financement du Souk At-tanmia, initiative pilote de développement économique, mise en place en Tunisie par la BAD et 18 partenaires, est la matérialisation d’une indication forte de ce que l’Afrique doit faire pour réduire ses inégalités et promouvoir l’inclusion.
La BAD allie désormais plaidoyer et action. Elle compte réajuster, à travers son “Agenda sur la croissance et l’inclusion“, le fait que les avantages de la forte croissance de la décennie ne soient pas partagés par tous. A cet égard, comme l’affirme l’économiste en chef de l’institution, Mthuli Ncube, «promouvoir une croissance inclusive est maintenant une urgence».
Pourtant, poursuit-il, «pour l’Afrique, les ingrédients sont bien connus: relancer la production agricole, apporter l’aide aux petites entreprises, assurer une meilleure qualité de l’éducation, encourager le développement du secteur privé, améliorer le climat des investissements, et réduire les disparités entre les sexes et les régions».
L’étape franchie par le Souk At-tanmia est l’écho de la dynamique d’inclusion dans laquelle s’inscrit la BAD. Elle fait la part belle aux jeunes (plus de 67% entre 18 et 34 ans), aux chômeurs 34%, avec une participation de 32% des femmes.
Les régions défavorisées ont été, elles aussi, privilégiées dans la présélection (70%) avec une importante participation émanant des secteurs agriculture, manufacture et TIC.
Les 300 présélectionnés vont pouvoir bénéficier gratuitement, au cours de ce mois d’octobre, d’une formation en «Business Entrepreneurship» en vue non seulement de permettre aux candidats de soumettre une proposition plus détaillée au second tour; mais aussi de se doter de certaines notions managériales pour mener à bien leurs projets.
La prochaine sélection, sur une base très compétitive, permettra d’identifier, au mois de décembre, les meilleurs 70 à 100 projets pour financement (des dons de 10.000 à 30.000 dinars) et accompagnement avec un transfert des expertises sectorielles des différents partenaires, et ce durant toute l’année 2013.
Le partenariat qui a prévalu à la création du Souk At-tamnia est une démarche unique réunissant les partenaires des secteurs public et privé, de la société civile et des milieux universitaires sélectionnés en fonction de leurs avantages comparatifs. En cas de succès, Souk At-Tanmia pourrait être reproduit dans plusieurs autres pays.
Sous ce même registre de l’inclusion, il est à noter que dans un cadre plus vaste d’élargissement des partenariats, la 4ème conférence ministérielle sur la coopération économique entre la Corée et l’Afrique (KOAFEC), du 15 au 18 octobre 2012, à Séoul, mettra l’accent sur la «croissance inclusive et la croissance verte». Plus de 30 pays africains, des secteurs privé et public de la Corée, ainsi que des universitaires y participeront.
Source BAD