France : la moitié de la dette achetée par l’Asie et le Moyen-Orient en 2012

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ésor (Photo : Eric Piermont)

[05/10/2012 10:24:44] PARIS (AFP) La moitié des créanciers de la France, pour la dette levée en 2012, sont en Asie et au Moyen-Orient, contre à peine un tiers pour la zone euro, indique Philippe Mills, directeur général de l’Agence France Trésor (AFT) dans un entretien publié vendredi par le site Next Finance.

“Cette année, la moitié des acheteurs nets de la dette française vient d’Asie et du Moyen-Orient contre 33% en 2011 et 20% en 2010”, selon le patron de l’AFT, chargée de placer la dette française sur les marchés.

Seuls 30% des acheteurs nets viennent de la zone euro, dont beaucoup de Français, en particulier des assureurs, ajoute M. Mills, qui note que les banques commerciales dans le monde ont fortement réduit leur part dans la dette française en raison de la crise (10% en 2012).

Il ne constate en revanche “pas de phénomène de +redomestication+ de la dette française”, qui “reste très diversifiée”.

Les détenteurs de dette sont encore majoritairement hors de France pour ce qui est du stock, à 62,7% fin juin 2012, un chiffre toutefois en baisse chaque trimestre depuis un an.

L’année 2012 a été historiquement bonne pour la France puisque ses taux d’emprunt sur les échéances moyenne et long terme ont été inférieurs à 2% depuis le début de l’année, “un record”, selon l’AFT.

La France s’est offert le luxe d’emprunter à un plus bas historique sur l’échéance de référence 10 ans à 2,21% le 6 septembre, tandis qu’elle profite de taux négatifs depuis début juillet sur le court terme, signe que les investisseurs perdent de l’argent pour lui prêter.

Le pays a profité des grandes craintes des marchés quant à la situation en zone euro, qui ont du coup préféré se tourner vers des pays jugés solides comme l’Allemagne et la France.

Pour M. Mills, qui rencontre de nombreux investisseurs dans le monde, “beaucoup d’entre eux posent peu ou pas de questions sur la France”.

“Ils ont surtout des questions sur la zone euro et son environnement”, comme les pays fragiles et les mécanismes de secours, précise-t-il.