Merkel à Athènes mardi pour “soutenir” l’effort de réforme de Samaras

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ère Angela Merkel, le 25 septembre 2012 à Berlin (Photo : John Macdougall)

[05/10/2012 12:27:47] BERLIN (AFP) La chancelière Angela Merkel souhaite “soutenir” le Premier ministre Antonis Samaras dont elle salue “l’effort de réforme” et se rendra mardi à Athènes pour sa première visite dans le pays depuis le début de la crise financière.

“Nous voyons que sous le gouvernement Samaras, il y a un effort de réforme plus appuyé et nous souhaitons soutenir cela”, a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert.

Le porte-parole du gouvernement grec, Simos Kedikoglou, a immédiatement salué l’annonce. Cette visite à Athènes, “la première depuis cinq ans” de la chancelière, “est très positive pour le renforcement des liens” bilatéraux “et va constituer un pas supplémentaire vers les importantes décisions européennes futures”, a déclaré M. Kedikoglou.

“Le message que l’Allemagne souhaite adresser à la Grèce est celui qu’elle délivre depuis longtemps et qu’elle avait également transmis lors de la visite de M. Samaras à Berlin (le 24 août) c’est-à-dire que nous voulons aider la Grèce et la stabiliser dans la zone euro”, a dit M. Seibert.

“Nous le faisons en contribuant massivement aux deux plans d’aide censés aider la Grèce à sortir de la crise”, a-t-il dit, affirmant une nouvelle fois que ces aides étaient conditionnées par le fait que “les Grecs font eux-mêmes de grands efforts”.

La visite de Mme Merkel et le satisfecit – le premier depuis bien longtemps, de manière aussi claire – qu’elle décerne aux efforts entrepris par Athènes, intervient alors que la Grèce vient de présenter son avant-projet de budget 2013.

Elle y prévoit une sixième année de récession sous l’effet de nouvelles mesures de rigueur visant à ramener le déficit public à 4,2% du PIB. Pour remplir cet objectif, qui permet au pays de tenir ses engagements vis-à-vis de ses bailleurs de fonds, l’avant-projet prévoit 7,8 milliards d’euros d’économies budgétaires sur la seule année 2013.

Le gouvernement Samaras est toujours dans l’attente du rapport de la troïka (UE, FMI et BCE), qui conduira ou non à une nouvelle tranche d’aides à Athènes.

“J’attends le rapport de la troïka d’ici à la mi-octobre. Et je suis très optimiste sur le fait que la Grèce reçoive avant la fin octobre l’argent frais prévu pour le dernier volet” du plan d’aide, a déclaré jeudi le ministre grec des Finances Yannis Stournaras, dans le quotidien populaire allemand Bild.

“L’économie grecque attend cet argent comme la terre assoiffée la pluie”, a récemment déclaré le Premier ministre grec dans une interview au journal To Vima.

Dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt, vendredi, il affirmait que son pays pouvait tenir “jusqu’à la fin novembre” sans nouvelle aide, “après les caisses seront vides”.

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

La Grèce souhaite obtenir au plus vite le versement d’une tranche de prêt de 31,5 milliards d’euros au titre de l’assistance financière internationale de 130 milliards d’euros qui lui a été accordée l’hiver dernier.

“Ce dont nous avons besoin, c’est de temps pour consolider nos finances mais pas nécessairement d’une nouvelle aide”, a-t-il estimé.

La Grèce “se trouve à la limite de ce que nous pouvons demander à notre peuple”, affirme M. Samaras pour qui la “cohésion de la société” grecque est “mise en danger par la montée du chômage comme c’était le cas de l’Allemagne à la fin de la République de Weimar”, régime dont la faillite a entraîné l’accession d’Hitler au pouvoir.

“Madame Merkel a trouvé le ton juste” pour évoquer la situation en Grèce, a-t-il d’ailleurs relevé alors que depuis plusieurs semaines, elle insiste sur les souffrances et les sacrifices de la population face à la crise.

Et à la question: serait-il utile que la chancelière vienne en Grèce ? il répondait: “ce serait très important, elle est toujours la bienvenue chez nous”.