Suspendue à l’Espagne, la Bourse de Paris aborde les résultats américains

photo_1349334740498-1-1.jpg
érieure du palais Brongniart, ancien siège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[06/10/2012 08:57:00] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a résisté ces derniers jours, va tenter de se relancer la semaine prochaine en espérant en savoir un peu plus sur une demande d’aide de l’Espagne et au moment où s’ouvre le bal des publications d’entreprises aux Etats-Unis.

Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a repris 3,05% et terminé vendredi à 3.457,04 points. Depuis le 1er janvier, ses gains atteignent 9,41%.

Le marché parisien doit principalement sa hausse hebdomadaire au fort rebond signé lundi (+2,39%) puis sa progression vendredi (+1,64%) après une bonne surprise à propos du chômage américain.

“Il s’est passé beaucoup de choses récemment, notamment avec les banques centrales. Le marché digère et ne prend plus beaucoup de décisions”, observe Nicolas Just, un des responsables de la gestion chez Natixis AM.

Mais le marché “reste encore robuste, compte tenu des mauvaises nouvelles qui s’accumulent sur l’activité (dans la) zone euro et en Chine”, selon lui.

Pour Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets France, “les investisseurs restent attentistes, pas pessimistes”, ajoutant que les difficultés du marché depuis mi-septembre ressemblent “plus à une pause qu’au déclenchement d’un véritable cycle baissier”.

L’heure espagnole

“Le marché a déjà intégré une demande d’aide de l’Espagne. Un consensus se dessine pour qu’elle ait lieu d’ici la fin de l’année”, indique M. Just.

Ces derniers jours, tant le chef du gouvernement Mariano Rajoy, que le ministre des Finances, Luis de Guindos, ont tempéré les ardeurs concernant une demande imminente. De son côté, lors d’une réunion sans surprise jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) a rappelé qu’elle n’agirait que si un pays en faisait la demande et sous condition.

“Le marché est toujours à la merci de déclarations déstabilisantes, surtout dans les deux semaines qui arrivent, avant le sommet européen de mi-octobre”, prévient Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC.

Les marchés espèrent peut-être en savoir plus lors d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro et de l’Union européenne à Luxembourg lundi et mardi, qui traitera également du dossier de la Grèce, pays dans lequel se rend mardi la chancelière Angela Merkel.

Pour Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities, le temps presse, puisqu’il “s’ensuit que les scénarios les plus extrêmes, comme de voir l’Espagne restructurer un jour sa dette ou quitter la zone euro, ne peuvent toujours pas hélas être tenus pour négligeables”.

Sans compter que l’agence de notation Moody’s a dit qu’elle se prononcerait en octobre sur la note de l’Espagne.

La semaine prochaine sera dépourvue d’indicateurs majeurs dans la zone euro hormis quelques chiffres sur la production industrielle. Le marché guettera également une émission obligataire à moyen et long terme de l’Italie jeudi.

L’attention des investisseurs devrait surtout se porter vers les Etats-Unis où s’ouvre la saison des résultats d’entreprises pour le troisième trimestre, ce qui donnera une bonne idée de l’état de l’activité et des perspectives. La première entreprise à dévoiler ses comptes sera comme d’habitude le producteur d’aluminium Alcoa mardi soir. Les sociétés américaines sont les premières à publier, avant que l’Europe prenne le relais.

“Aux Etats-Unis, les attentes de bénéfices ont été fortement révisés à la baisse et pas mal d’entreprises ont tempéré les attentes, ce qui réduit le risque de mauvaises surprises sur les résultats”, selon M. Mourier. Côté entreprises européennes, les investisseurs surveilleront le mercredi 10 octobre, qui marque normalement la date-butoir pour le projet de fusions entre BAE Systems et EADS.

Euronext (CAC 40)