Le PJD est sorti vainqueur des élections partielles du jeudi 4 octobre 2012. Mais l’allié de l’Istiqlal, qui vient d’élire un nouveau secrétaire général, entend changer la donne dans le gouvernement Benkirane.
Le PJD (Parti de la Justice et du Développement), qui conduit la coalition gouvernementale, au Maroc, et composé de trois autres partis (l’Istiqlal-conservateur-, le Mouvement Populaire –Centre droit- et le Parti du Progrès et du socialisme –anciennement communiste) et de quelques personnes indépendantes, est sorti indemne des élections législatives partielles du jeudi 4 octobre 2012 dans la région de Tanger-Assilah (Nord du Maroc).
En effet, deux des trois candidats qu’il a présentés à ces élections, Abdellatif Berroho et Mohamed Diaz, ont réussi leur entrée à la Chambre des représentants. Le troisième siège est revenu à l’Union Constitutionnelle, parti créé par le grand militant, Maati Bouabid (1927-1996), en la personne de Mohamed Zemmouri.
«Le forcing de Chabat»
Ces élections devaient constituer un test pour le PJD et notamment pour son secrétaire général, Abdel Illah Benkirane, en bute à des critiques dans une partie de l’opinion. Aussi bien à Agadir (Sud-ouest), Oujda (Nord-est) ou encore à Tanger (Nord), les déplacements du Premier ministre au cours du mois de septembre ont donné place à des manifestations.
Même par son principal allié dans le gouvernement, le parti de l’Istiqlal, le doyen des partis marocains, ne semble pas apprécier l’action du gouvernement dirigé Abdel Illah Benkirane. Il fallait, selon des observateurs, s’y attendre. Toujours est-il que, aussitôt élu (dimanche 23 septembre) à la tête du secrétariat général de l’Istiqlal, Hamid Chabat (voir notre article «Que va faire Hamid Chabat de son élection à la tête de l’Istiqlal?») a commencé à tirer à boulet rouge sur Abdel Illah Benkirane avec lequel on a longtemps dit qu’il n’entretient pas de bons rapports.
Hamid a jugé «faible» le rendement du gouvernement Benkirane. Et a appelé à un remaniement du gouvernement actuel. Il a notamment souhaité, dans une interview accordée le 25 septembre 2012 au quotidien «L’Economiste», une certaine égalité vis-à-vis de la femme et une représentativité des provinces du Sud au sein du gouvernement.
Et Chabat n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Le journal électronique «Labass.net» commentant, le 28 septembre, ce souhait exprimé par le nouveau secrétaire général de l’Istiqlal, a titré un récent article sur cette affaire ainsi: «Le forcing de Chabat sur Benkirane pour un remaniement immédiat». Et il n’a certainement pas tort.