Les 23 intermédiaires de la Place travaillant actuellement, selon nos sources, sur un dossier au moins, on pourrait enregistrer une dizaine d’introductions au cours de l’année prochaine. A ce rythme-là, la BVMT pourrait atteindre voire franchir la barre des 100 sociétés cotées d’ici quatre à cinq ans.
Il a fallu à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT) quarante-trois ans pour compter 59 sociétés cotées. Lui faudra-t-il autant d’années pour atteindre la barre des 100? Probablement –et heureusement- non. Car avant même la révolution du 14 janvier, le rythme des introductions s’est notablement accéléré –avec 8 opérations en 2010-, couronnant ainsi les efforts menés notamment au cours des dernières années afin de convaincre les entreprises d’abandonner, au moins partiellement, la piste bancaire pour se faire financer par le biais de la bourse. Une tendance qui devrait logiquement se poursuivre, d’autant que la chute du régime Ben Ali a eu pour les chefs d’entreprise un effet dont ils n’osaient peut être même pas rêver il y a encore dix-neuf mois: la disparition du risque de prédation par l’un ou l’autre des membres de l’entourage rapace de l’ancien président.
Et, de fait, et malgré la conjoncture politique difficile –qui durant les premiers vingt jours de septembre a fait chuter l’indice boursier de 5 points, en dessous de la barre des 5.000 points, après une croissance de 10% jusqu’à fin août-, la direction de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT), créée en février 1969, voit l’avenir plutôt en rose.
En effet, Fadhel Abdelkéfi (président du Conseil) et Mohamed Bichiou (directeur général) espèrent porter le nombre des entreprises cotées –actuellement de 59, avec une capitalisation de 16 milliards de dinars et 8 millions de titres échangés par jour- à 75 sociétés, voire plus. Déjà quatre à cinq introductions sont programmées d’ici la fin de l’année. Surtout, la direction de la BVMT table sur un véritable boom boursier en 2013.
En effet, les 22 intermédiaires de la Place travaillant actuellement, selon nos sources, sur un dossier au moins, on pourrait enregistrer une dizaine d’introductions au cours de l’année prochaine. Plusieurs conventions d’introduction ont été signées au cours des derniers mois, dont celle liant Axis Capital à KIA, qui fera son entrée en bourse en décembre prochain. A peu près au même moment, Tuninvest cèdera, via la Bourse, sa participation dans MPC appartenant au groupe Alliance (Tarek Chérif). Ce groupe pourrait devenir, d’ici une année, le groupe comptant le plus d’entreprises en Bourse, avec deux voire trois autres introductions en préparation.
Sur la liste des candidats figurent également des entreprises agroalimentaires, du secteur nouvelles technologies et de l’industrie. Ainsi on sait que le groupe Abdennadher –qui compte déjà une entreprise cotée (Somocer)- pourrait en introduire une autre, et que bon nombre d’autres groupes réfléchissent également depuis longtemps à cette possibilité. A ce rythme-là, la BVMT pourrait atteindre voire franchir la barre des 100 sociétés cotées d’ici quatre à cinq ans.