ège du FMI, à Washington, en 2011 (Photo : Mandel Ngan) |
[08/10/2012 21:47:13] PARIS (AFP) La crise de la zone euro risque encore de s’aggraver si de nouvelles “mesures immédiates” ne sont pas prises par les dirigeants politiques, estime lundi le Fonds monétaire international (FMI) qui revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour 2012 et 2013.
Dans son nouveau rapport sur les perspectives économiques mondiales, le FMI s’attend à une récession plus forte cette année en zone euro, avec un recul du produit intérieur brut (PIB) de 0,4% contre 0,3% dans ses précédentes prévisions publiées en juillet.
Le rebond de la croissance devrait être aussi plus limité qu’attendu: +0,2% l’an prochain au lieu de +0,7%.
Dans le détail, l’Allemagne, première économie européenne, devrait encore connaître une croissance de 0,9% par an en 2012 et 2013 (contre 1% et 1,4% dans les précédentes prévisions).
La France est plus proche de la croissance zéro mais échappe à la récession: +0,1% cette année (au lieu de 0,3%) et +0,4% l’an prochain (au lieu de +0,8%).
En revanche, la récession devrait s’avérer plus grave que redouté en Italie, avec un recul du PIB de 2,3% cette année et encore 0,7% l’an prochain (au lieu de -1,9% et -0,3% prévus précédemment). En Espagne, la contraction de l’économie serait comme prévu de 1,5% en 2012, mais atteindrait encore 1,3% en 2013 alors que le FMI tablait jusque-là sur -0,6%.
Parmi les pays sous perfusion financière, la récession serait de 6% puis encore 4% en Grèce, et de 3% puis 1% au Portugal.
Hors zone euro, le FMI prévoit désormais un recul du PIB britannique de 0,4% cette année (contre une progression de 0,2% attendue auparavant), suivi d’une nette reprise l’an prochain (+1,1% au lieu de +1,4%).
Le Fonds prévient que ce scénario, déjà morose, repose sur l’hypothèse que les responsables politiques européens prendront des “mesures immédiates” pour dissiper les incertitudes.
En effet, “la crise de la zone euro s’est aggravée” depuis le printemps “malgré des avancées politiques”. “Si des actes supplémentaires ne sont pas mis en oeuvre rapidement, l’amélioration récente sur les marchés financiers risque de n’être qu’éphémère”, estime le FMI.
“Les Etats dans le besoin doivent demander les ressources” disponibles auprès des fonds de secours et de la Banque centrale européenne, affirme en outre le FMI en allusion à l’Espagne. “Il est essentiel d’assurer leur accès au refinancement à des coûts raisonnables”, insiste-t-il, alors que le gouvernement de Madrid tergiverse.