éunion à Sendai (Photo : Kazuhiro Nogi) |
[09/10/2012 10:09:00] SENDAI (Japon) (AFP) Des dirigeants politiques et d’associations humanitaires du monde entier se sont réunis mardi dans le nord-est du Japon pour tirer les enseignements du séisme et du tsunami qui ont dévasté cette région en mars 2011.
“De nombreux pays en développement créent aujourd’hui des infrastructures sans se soucier de la prévention des catastrophes naturelles”, a expliqué Kazushige Taniguchi, représentant de la Banque mondiale au Japon.
“Je souhaite partager avec le monde entier les enseignements que nous avons tirés de cette catastrophe”, a déclaré de son côté le ministre japonais de la reconstruction minister Tatsuo Hirano.
Même un pays aussi préparé que le Japon n’est pas à l’abri, a-t-il ajouté en estimant que le mot “absolu” n’existe pas en matière de prévention.
Il en veut pour preuve que le système d’alerte au tsunami avait failli l’an dernier après avoir bien marché pendant des années: il “avait prévu un tsunami de 3 mètres de haut, en fait il a atteint les 20 mètres en certains endroits. Nous devons donc apprendre à réagir à une situation pire que ce à quoi on s’attendait”.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, devaient visiter les zones sinistrées mercredi, au second jour de cette réunion organisée en marge de l’assemblée générale annuelle de leurs organisations à Tokyo.
à Tagajo, près de Sendai: en haut, juste après le séisme et le tsunami le 13 mars 2011 ; en bas, après reconstruction en janvier 2012 (Photo : Toru Yamanaka) |
“Notre objectif est que la prévention des désastres devienne un élément standard dans la planification de l’aide au développement”, a ajouté M. Taniguchi.
Ces deux jours de discussions dans la ville de Sendai vont ensuite nourrir le communiqué final du Comité du développement, la plus haute instance décisionnelle commune au FMI et à la Banque mondiale qui se réunit samedi à Tokyo.
Sendai est la capitale de la préfecture de Miyagi, la plus touchée par le séisme de magnitude 9 et le tsunami géant qui ont dévasté le nord-est du Japon le 11 mars 2011, tuant 18.684 personnes. Un accident nucléaire a eu lieu juste après dans la préfecture voisine de Fukushima.
Dix-sept mois après la catastrophe, quelque 329.000 personnes vivent toujours dans des logements provisoires.
“On est loin de la reconstruction, ici”, témoigne anonymement une femme de 58 ans, par peur, dit-elle, d’ennuis avec les autorités municipales.
Une de ses amies âgée d’une soixantaine d’années dit qu’elle pleure encore parfois la nuit en silence. Sa maison a disparu, elle et son mari sont étranglés financièrement par les crédits de leurs enfants.
“En apparence, ceux qui ont survécu ont l’air bien, mais à l’intérieur ils sont tous tristes et anxieux pour l’avenir”, dit-elle.
Pour Kimio Ohashi, un homme de 69 ans, le relogement devrait aller plus vite. “Ces petits préfabriqués, ce n’est pas bon pour la santé, surtout pour les gens de 70 ou 80 ans”, ajoute-t-il.
La semaine dernière, le Japon et la Banque mondiale ont publié une étude visant à partager les enseignements tirés de cette terrible épreuve.
Parmi les 32 leçons évoquées, les auteurs suggèrent la distribution de cartes des principales zones à risque et la mise en place de systèmes d’alerte précoces en cas de désastre imminent.
Ils conseillent aussi de faire attention aux chaînes d’approvisionnement, dont la rupture au Japon après le désastre avait bloqué une partie de la production d’automobile mondiale pendant plusieurs semaines.
Les recommandations sont publiées sur le site de la Banque mondiale: