Sanofi : des Comités d’entreprise sous tension après la confirmation des suppressions de postes

photo_1349933015450-1-1.jpg
à Paris le 9 octobre 2012 (Photo : Mehdi Fedouach)

[11/10/2012 05:55:48] PARIS (AFP) Les salariés de Sanofi abordent très remontés une série de comités d’entreprise jeudi, après que le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a confirmé la veille qu’il y aurait plus de 900 suppressions de postes au sein du groupe pharmaceutique.

Trois Comités centraux d’entreprise (CCE) et un comité d’entreprise se tiennent en région parisienne et à Lyon, dont un CCE consacré à la recherche à Chilly-Mazarin (Essonne).

Les élus du personnel y vont décidés à demander le retrait pur et simple du projet de restructuration du groupe, annoncé le 5 juillet et prévoyant plus de 900 suppressions de postes à l’horizon 2015 – en fait bien davantage – selon les syndicats.

Mercredi, M. Montebourg a affirmé avoir été informé par Sanofi “de conditions nouvelles relatives à son plan de restructuration”.

“Sanofi annonce désormais zéro licenciement, se contentant exclusivement pour ses mesures de restructuration d’un plan de départs volontaires limité à 914 postes.”, a-t-il dit à la presse.

Dans un document de travail confidentiel de la direction, dont l’AFP avait eu connaissance début octobre, ce chiffre de 914 suppressions de postes d’ici à 2015 était déjà avancé.

Réagissant aux déclarations du ministre, les coordonnateurs groupe CGT et FO de Sanofi ont estimé mercredi soir qu’il n’y avait “absolument rien de changé” par rapport aux projets initiaux de la direction du laboratoire.

“On est tous en colère, toutes organisations syndicales confondues, d’avoir entendu ce message du ministre. On a l’impression que c’est encore une opération de communication de la part de la direction et que le gouvernement se soit bêtement fait avoir une nouvelle fois”, a dit à l’AFP Thierry Bodin (CGT).

photo_1349933113807-1-1.jpg
épond aux questions des journalistes à propos du groupe Sanofi, le 10 octobre 2012 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

Pour les délégués, rien n’est réglé, et notamment pas le sort du site de Toulouse, qui devait voir transférée une partie de ses activités recherche, “les activités anti-infectieux” et les “activités de chimie liées aux anti-infectieux”, selon le document confidentiel de la direction.

La division infectiologie toulousaine – qui emploie environ 150 personnes – doit bien être “transférée” sur le site de Lyon, a confirmé le ministre.

“Sanofi annonce que le site de Toulouse n’est plus dans son plan de restructuration, hormis l’infectiologie et quelques fonctions support.”, a-t-il dit.

Pas de quoi calmer les inquiétudes des salariés qui resteront mobilisés ce jeudi.

Dans le cadre des “jeudis de la colère”, des salariés des sites de Toulouse et Montpellier – qui devrait être le plus affecté – se réuniront dans l’Hérault, à l’occasion des journées du Cancéropôle du Grand Sud-ouest.

Parallèlement, plusieurs centaines de salariés devraient également se réunir à la mi-journée sur le site de Chilly-Mazarin pour “maintenir la pression” et dire “qu’ils ne veulent pas de ce plan”, a expliqué Bernadette Tric, déléguée CGT.

Vendredi, l’intersyndicale doit être reçue par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.

En 2011, le groupe Sanofi a réalisé plus de 33 milliards d’euros de chiffre d’affaires et des bénéfices de près de 9 milliards.

Et le groupe est en passe de ravir au géant du pétrole Total sa place de première capitalisation boursière française.

La CFDT estime à 3.000 le nombre d’emplois qui subiront l’impact des plans de la direction, entre suppressions, départs volontaires, transferts, etc.