ée annuelle FMI-Banque mondiale (Photo : Stephen Jaffe) |
[12/10/2012 11:21:10] TOKYO (AFP) L’Allemagne est restée inflexible vendredi sur la nécessité de politiques d’austérité en Europe, en dépit des interrogations d’une partie des grands argentiers de la planète réunis à Tokyo pour l’assemblée annuelle FMI-Banque mondiale.
“Il n’y a pas d’alternative à la réduction à moyen terme des dettes des Etats qui sont trop élevées, notamment et bien entendu pour l’euro et la zone euro dans son ensemble”, a déclaré à Tokyo le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, lors d’un débat avec la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.
Renoncer à cet objectif ne fait que “créer de la confusion mais pas de la confiance”, a-t-il souligné.
Un séisme de magnitude 5, légèrement ressenti dans la capitale japonaise, a brièvement interrompu cette discussion, mais sans ébranler le ministre allemand.
Le chômage est aussi une “conséquence de politiques budgétaires qui ne sont pas solides”, a-t-il ainsi fait valoir, relativisant par ailleurs l’importance des manifestations d’hostilité qui ont accueilli la visite de la chancelière allemande Angela Merkel cette semaine à Athènes.
A ses côtés, la patronne du FMI, qui avait appelé jeudi à donner deux ans supplémentaires à la Grèce pour réduire ses déficits, a récusé faire preuve du moindre laxisme budgétaire.
“Nous n’avons pas du tout changé notre approche”, a clamé Mme Lagarde, après avoir plus tôt dans la journée affirmé que la dette publique accumulée par les pays développés approchait les niveaux atteints “en temps de guerre”.
à la réunion du FMI et de la Banque mondiale, le 12 octobre 2012 à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka) |
A Tokyo, les débats sur l’ampleur des plans d’austérité et leur impact continuent de dominer la plus grande partie des innombrables conférences, séminaires et réunions bilatérales.
Le ministre des Finances brésilien, Guido Mantega, a ainsi appelé vendredi à “atténuer” l’impact sur l’emploi et l’activité des plans d’économies à l’oeuvre en Europe. “L’ajustement budgétaire doit protéger les pauvres et les plus vulnérables”, a-t-il ajouté dans un discours publié sur le site du FMI.
Selon une source diplomatique, les Etats-Unis et de nombreux pays émergents plaident pour une pause dans les programmes d’austérité en Europe.
L’effet négatif de ces politiques sur la croissance a été sous-estimé, avait déjà indiqué mardi l’économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard, en présentant les nouvelles projections économiques mondiales du Fonds, revues à la baisse.
L’Organisation internationale du travail (OIT) a fait les comptes vendredi à Tokyo. Selon son directeur général Guy Rider, le monde compte trente millions de chômeurs de plus depuis le début de la crise il y a quatre ans.
Quelque “75 millions des plus de 200 millions de chômeurs sont des jeunes gens de moins de 25 ans”, ajoute M. Ryder dans un discours rendu public vendredi.
Le rôle controversé des banques centrales dans la relance de l’économie a également été de nouveau au coeur des débats vendredi à Tokyo.
ée annuelle FMI-Banque mondiale (Photo : Toru Yamanaka) |
Dans son discours, le ministre brésilien des Finances a prévenu que son pays prendrait toutes “les mesures nécessaires” pour se protéger des flux capitaux qui inondent le Brésil en raison des injections massives de liquidités décidées par les banques centrales aux Etats-Unis, en Europe et au Japon.
Sur le front institutionnel, le FMI, qui a dû renoncer à voir la réforme de sa gouvernance entrer en vigueur à Tokyo, a pu se consoler vendredi avec la confirmation des apports de fonds de plusieurs de ses Etats-membres.
Plusieurs pays, dont le Japon, la France et l’Allemagne ont, conformément à leurs engagements, accepté de doper les ressources du fonds de plusieurs dizaines de milliards d’euros.
“J’ai été très heureuse de la réponse de nos Etats-membres”, a réagi Mme Lagarde.