Pour
Mohamed Ali Toumi, dynamique président de la Fédération Tunisienne des Agences
de Voyage (FTAV), l’objectif de la tenue du premier congrès à Istanbul est
atteint. Il s’agissait de tenir une première manifestation et de surcroît à
l’étranger. D’une pierre deux coups! L’essentiel était de susciter la réflexion
autour d’une fédération exemple. Celle des agents de voyages turques qui, par
leur solidarité, ont pu largement contribuer à hisser leur destination au 6ème
rang des destinations mondiales du tourisme (17ème en 2002).
Pour Mohamed Ali Toumi, «l’action s’inscrit dans les opérations
d’internationalisation de la FTAV et de son ouverture sur son environnement
international… L’association turque a été la première après la révolution à
venir en Tunisie pour nous féliciter. Depuis, nous avons établi un partenariat
très fort et nous allons essayer d’en prendre bonne graine en pariant sur
l’échange d’expériences et de savoir-faire dans le tourisme méditerranéen».
C’est donc durant deux jours que plus de 150 professionnels du tourisme tunisien
ont eu le loisir de côtoyer leurs homologues turcs avec notamment un dîner
excellemment préparé par 4 jeunes chefs de cuisine tunisienne mobilisés durant
48 heures dans les fourneaux. Le dîner était animé par un défilé de mode et la
troupe des Arts et tradition folkloriques tunisiennes.
Offert par le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, le dîner était une occasion
de rencontres et de partages dans la bonne humeur. Et c’est Mehrez Berhouma,
ambassadeur de Tunisie à Ankara, qui déclare à Mille et une Tunisie: «l’histoire
ne pardonne pas! Il y a des décennies, les Turcs sont venus s’inspirer du modèle
touristique tunisien, désormais, nous allons faire de même et œuvrer à dynamiser
les investissements et à rénover notre approche».
En cela, il sera incontestablement soutenu par Ahmed Kalboussi, nouvellement
nommé au bureau du Tourisme tunisien en Turquie qui s’attèle à faire une étude
sur les attentes de voyageurs turcs vers la Tunisie qui n’ont pas été plus de
14.000 à se rendre en Tunisie en 2011 contre 18.000 en 2010.
Pour en revenir au congrès dont le principal objectif était de décortiquer les
raisons du succès de l’Association des Agences de Voyage Turques (TURSAB), les
professionnels ont reçus la quintessence de la démarche de la bouche de son
puissant président Basaram Ulusay: «Pour expliquer le succès de la Turquie, je
dirais premièrement promotion, deuxièmement promotion et troisièmement
promotion!» Pour cela, il est utile de retenir que le budget promotionnel de la
Turquie est de 80 millions de dollars.
La Turquie ouvre un bureau de promotion à Tunis à partir de la nouvelle année
pour fructifier les échanges et surtout donner de la matière aux Tunisiens qui
s’y rendent en masse depuis quelques années pour le shopping, le tourisme ou les
affaires. L’année derrière, le flux des Tunisiens a augmenté de 38% par rapport
à 2010.
Pour en revenir à la TURSAB, celle-ci regroupe plus de 6.766 agences de voyage,
gère les entrées de plus de 50 musées du pays, inspecte les abords des sites
touristiques, sensibilise le peuple de l’intérêt du tourisme, possède ses
propres structures de formation, œuvre à la promotion de la destination turque à
l’étranger en participant aux salons et foires, organise à Izmir un des
principaux salons dédiés au tourisme dans la région qui se tiendra du 6 au 8
décembre 2012 avec plus de 250.000 personnes attendues…
Employant plus de 650 personnes, il ne fait aucun doute que la TURSAB est un
maillon essentiel dans l’édification du tourisme turc. Elle contrôle et régule
la marché et se veut garante du sérieux de ses adhérents et travaille en étroite
collaboration avec le ministère du Tourisme et de la Culture.
La Turquie est incontestablement la destination qui monte. Palpitante et animée,
il coûte aussi de se divertir à Istanbul qu’à Paris, Londres ou New York.
Inspirant autant d’admiration que d’envie, la Turquie a réussi l’exploit de
passer de 10 millions de touristes en 2002 à plus de 31 millions en 2012. Il y a
dix ans, seul un million de turcs voyageaient dans le monde. Ils sont désormais
plus de dix millions.
Où va donc le tourisme turc? Vers le 7ème ciel, pardi! Son objectif pour 2020
est d’atteindre les 50 millions de touristes. Un défi qui semble atteignable au
vu des ressources humaines et financières qui sont mises au service des
ambitieux objectifs de la destination.
La Turquie n’a en effet exploité qu’une partie de ses ressources. A ce jour,
elle exploite 7 destinations balnéaires sur un potentiel de 14 et va donc
bientôt commencer à lancer de nouvelles niches. Dans ses cartons, du tourisme
culturel, du balnéaire, du golfique, du résidentiel… Dans sa stratégie, la
Turquie va davantage se déployer sur le tourisme d’affaires et de la santé.
La Turquie possède 11 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. 13.214
guides opèrent dans le secteur du tourisme et la capacité hôtelière de la
destination est de 400.000 lits. A ce jour la Turquie attire 4.826.000 touristes
allemands, 3.468.000 russes et 2.582.000 Anglais sur 31 millions de touristes.