Le logo de Google (Photo : Karen Bleier) |
[16/10/2012 05:27:49] PARIS (AFP) La Commission nationale française de l’informatique et des libertés (Cnil) publie mardi ses conclusions sur les nouvelles règles de confidentialités de Google, au terme d’un audit qu’elle a mené au nom des 29 autorités européennes de protection des données (G29).
Le 1er mars, le géant de l’internet a simplifié sa structure de règles de confidentialité en fusionnant quelque 60 règles d’utilisation en une seule, regroupant les informations provenant de plusieurs de ses nombreux services, autrefois séparés, comme la messagerie électronique Gmail ou le réseau social Google+, afin de disposer d’une vision “globale” des utilisateurs.
Les autorités de protection des données ont fortement réagi se disant notamment “particulièrement inquiètes des nouvelles possibilités de croisements de données offertes par les nouvelles règles”.
La semaine dernière, le quotidien britannique The Guardian a affirmé que le G29 allait demander à Google de revenir sur ses nouvelles règles qui ne respecteraient pas les lois européennes en matière de protection des données et de la vie privée.
La Cnil, contactée lundi par l’AFP, n’a pas souhaité commenter ces informations.
En mai dernier, au terme d’une première série d’analyses et d’échanges avec le géant de l’internet, la Cnil – mandatée par ses 29 homologues européens pour analyser ces nouvelles règles – avait “regretté” que Google n’ait toujours par fourni d’informations suffisantes sur celles-ci, évoquant des réponses “souvent incomplètes ou approximatives”.
“L’analyse préliminaire montrait que ces nouvelles règles ne respectaient pas les exigences de la Directive européenne sur la protection des données en termes d’information des personnes concernées”, indique la Commission dans son invitation à la conférence de presse qui se tient mardi en milieu de matinée.
Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Cnil, et Jacob Kohnstamm, président du G29 et de l’autorité de protection néerlandaise, y présenteront les conclusions de cet audit.
un “dossier emblématique”
“Nous sommes confiants dans le fait que notre nouvelle politique de confidentialité respecte toutes les législations européennes en matière de protection des données personnelles”, avait commenté en juin un porte-parole de Google.
“Notre nouvelle politique de confidentialité est un élément important de notre approche pour fournir aux utilisateurs des informations claires et complètes sur la façon dont nous utilisons les données personnelles. Elle permet par ailleurs aux utilisateurs d’avoir accès à plus d’informations sur leurs données, accessibles plus facilement”, avait-il poursuivi.
La Cnil et le G29 s’étaient montrées en mai “particulièrement inquiètes des nouvelles possibilités de croisements de données offertes par les nouvelles règles et souhaitaient poursuivre leurs investigations”, rappelle la Commission.
La Cnil avait “réitéré ses inquiétudes sur la finalité et l’ampleur” des combinaisons de données entre services et sur leur base légale et s’interrogeait sur les effets réels des mécanismes de désinscription proposés par Google.
Elle relevait notamment que Google n’était pas en mesure de fournir “une durée maximale de conservation des données” ou encore qu’il était “impossible” de connaître l’ensemble des traitements des données personnelles réalisés par le groupe.
Isabelle Falque-Pierrotin avait déclaré en juillet que ce dossier Google était “le plus emblématique” des négociations menées par la Cnil avec les grands acteurs de l’internet dont font aussi partie, entre autres, Twitter et Facebook.
Il s’agit de “mesurer de façon précise comment ils respectent la loi Informatique et Libertés et plus généralement le droit européen”, avait-elle alors indiqué.