«La mainmise politique et la culture sociale au sein de la STB ont empêché, durant de longues années, l’application des règles de la bonne gouvernance, et par conséquent la banque a vu sa rentabilité s’effondrer». C’est ce qu’a déclaré Samira Ghribi, président-directeur général de la STB à l’occasion de la tenue de l’Assemblée générale ordinaire de ladite banque, tenue vendredi 12 octobre 2012, qui ajoutera que la faible qualité des actifs de la banque remonte en grande partie à sa fusion en 2000 avec la Banque de développement économique de Tunisie (BDET) et la Banque nationale de développement touristique (BNDT).
La PDG a tenu à affirmer que la mainmise politique sur la banque a été complètement levée après la révolution, en attendant que la culture sociale change un jour. Mais elle a confiance en l’avenir, car, «malgré les difficultés financières par lesquelles passe la banque actuellement et un lourd héritage culturel, je pense que la situation générale de la STB est meilleure qu’auparavant, avec aussi bien la levée de la mainmise politique sur la banque, que le plan d’assainissement entamé depuis l’année dernière», souligne Mme Ghribi.
Revenant sur les réalisations de la banque, elle a affirmé que la STB paie au prix fort des dérives de l’ancien régime. C’est du moins ce qui ressort des rapports des commissaires aux comptes dont, selon eux, les travaux ont été limités par l’absence de réponses à leurs demandes d’informations sur certains litiges, à laquelle s’ajoute la non exhaustivité de la base de données des garanties reçues par la banque ainsi que l’indisponibilité de documentations justifiant la valeur de certaines garanties réelles retenues par la STB.
Par ailleurs, la co-commissaire aux comptes, Nedra Jelassi, a précisé que les actifs de la banque comportent des engagements importants non couverts par des garanties suffisantes envers les entreprises publiques qui connaissent des difficultés financières. Selon la PDG de la STB, 75% de ces engagements sont accordés à des entreprises évoluant dans le secteur du tourisme. «Il ne faut pas oublier que la STB a hérité de la BNDT des engagements d’environ 1 milliard de dinars», a rappelé la responsable.
Mme Ghribi a affirmé à la fin de l’Assemblée générale ordinaire qu’il faut vraiment avoir des nerfs solides pour assainir la banque d’un héritage de plus d’un demi-siècle. «Nous sommes en train d’appliquer graduellement le plan d’assainissement, et je tiens en revanche à vous rassurer que la situation financière de la STB n’a jamais été catastrophique», affirme la PDG.