érence de presse en février 2008 à Paris (Photo : Martin Bureau) |
[16/10/2012 15:47:02] PARIS (AFP) Le groupe d’aéronautique et de défense Safran va acquérir les activités de systèmes électriques de l’américain Goodrich Corporation, filiale de United technologies (UTC), afin de s’imposer sur le segment porteur des systèmes électriques embarqués.
L’opération, pour environ 310 millions d’euros, devrait être finalisée “fin 2012 ou début 2013”.
“Il s’agit là d’une étape décisive dans la mise en oeuvre de la stratégie de Safran de devenir un leader mondial dans les systèmes électriques aéronautiques”, s’est félicité Jean-Paul Herteman, le PDG de Safran.
“Cette acquisition ciblée est parfaitement complémentaire avec nos activités électriques existantes (Labinal, Safran Power) et en complète adéquation avec notre stratégie de développement axée sur la différenciation technologique”, a-t-il ajouté.
Les activités de Goodrich electric power systems (GEPS), qui emploie près de 560 personnes, devraient générer un chiffre d’affaires de plus de 200 millions de dollars en 2012, a indiqué Safran.
L’opération, qui est soumise aux autorisations réglementaires, permet à Safran de s’imposer comme numéro deux du secteur face au conglomérat américain United Technologies, qui fournit des produits et services de haute technologie pour les industries aéronautiques.
“Cette acquisition est stratégique et fait sens en ce qu’elle complète l’offre de Safran dans les systèmes électriques à bord des avions”, a relevé Christophe Ménard, analyste chez Kepler Capital Markets.
“GEPS apporte la production d’électricité et sa distribution, tandis que Safran conçoit la plupart des équipements électriques pour utiliser cette puissance”, relève-t-il.
A la Bourse, l’opération a été plutôt bien accueillie puisque le titre Safran gagnait 1,57% à 30,15 euros dans un marché en progression de presque 2% vers 16H40 (14H40 GMT).
Elle est d’autant plus significative pour Safran que les systèmes électriques devraient représenter une part prépondérante dans les avions à l’avenir.
Safran souligne que l’évolution des appareils depuis une quarantaine d’années tend vers le remplacement de systèmes hydrauliques ou pneumatiques, comme les commandes de vols, les inverseurs de poussée, les freins ou les systèmes dégivrants, par des systèmes électriques.
“L’évolution vers l’avion plus électrique constitue une évolution irréversible de l’industrie aéronautique qui lui ouvre de nouvelles opportunités”, a ainsi expliqué Jean-Paul Herteman.
La participation de GEPS dans Aerolec, une société commune avec Thales dont GEPS détient 60% du capital, “fait partie de la transaction”, a précisé le groupe. Aerolec fournit l’avionneur européen Airbus pour la génération électrique du très gros porteur A380 et de l’avion européen militaire A400M.
Outre ces programmes, Safran fait tomber dans son escarcelle des programmes comme les Airbus A320, le gros porteur C130 J, des jets d’affaire ou de l’hélicoptère Chinhook de Boeing, ainsi que certains encore en développement comme l’A320 Neo.
Mais à plus long terme, le marché potentiel “s’élève à plusieurs millions de dollars par avion”, estime Jean-Pierre Cojan, le directeur stratégie du groupe. Pour l’heure, l’ensemble des activités de système électrique de Safran additionnées à celles de GEPS représente au total un chiffre d’affaires de quelques 850 millions d’euros, selon lui.
Enfin, cette acquisition permet également à Safran de mettre la main sur les deux usines de GEPS: Pitstone Green au Royaume-Uni où se situe son siège (environ 460 personnes) et Twinsburg dans l’Etat de l’Ohio au nord-est des Etats-Unis (environ 100 personnes).
“C’est quelque chose qui fait un tout, dans lequel il y a du chiffre d’affaires (face à) des dépenses de R&D et qui va nous rendre capables d’être le seul acteur face à UTC”, a résumé Jean-Pierre Cojan.