Crédit Agricole en finit avec Emporiki, qui pèsera encore sur les résultats

photo_1350459121024-1-1.jpg
à Athènes (Photo : Aris Messinis)

[17/10/2012 07:58:21] PARIS (AFP) Le Crédit Agricole a finalisé mercredi l’accord de cession de sa filiale grecque Emporiki à un autre établissement bancaire hellène, Alpha Bank, qui signe la fin de son aventure dans ce pays mais amputera le résultat du troisième trimestre de deux milliards d’euros.

Interrogée par l’AFP, la banque verte s’est refusée à dire si la charge exceptionnelle liée à la cession d’Emporiki induirait une perte pour Crédit Agricole SA, sa structure cotée, au troisième trimestre.

En l’état, les analystes tablaient sur un bénéfice net légèremet inférieur à 400 millions d’euros en moyenne, selon les prévisions consultées par l’AFP. Crédit Agricole SA doit publier ses résultats trimestriels le 9 novembre.

Le marché a accueilli sans enthousiasme cette nouvelle, qui était largement anticipée depuis plusieurs semaines.

Le titre Crédit Agricole, qui avait déjà vu son cours plus que doubler depuis son plus bas historique en séance, le 1er juin, abandonnait 1,08% à 6,32 euros vers 09h25, après avoir gagné jusqu’à 2,46% dans les premiers échanges d’un marché parisien en légère hausse (+0,28%).

L’établissement a précisé que cet impact en résultat ne modifiait pas, pour l’instant, le calcul de ce que lui aura coûté Emporiki.

Au total, en comptant le coût d’acquisition initial, les pertes comptables et les augmentations de capital, la facture se monterait à environ 8,7 milliards d’euros en net, pertes et recapitalisation faisant doublon.

Comme annoncé début octobre, Crédit Agricole procèdera à une recapitalisation préalable de son ex-filiale de 550 millions d’euros et s’engage, en outre, à souscrire auprès d’Alpha Bank pour 150 millions d’euros d’obligations remboursables en actions.

Les deux banques entendent de finaliser la cession d’ici la fin de l’année, selon le communiqué publié par Crédit Agricole.

L’accord prévoit que Crédit Agricole pourra déduire des financements qu’elle accorde encore à Emporiki le total de la nouvelle recapitalisation et des achats d’obligations convertibles, soient 700 millions. A fin septembre, ces lignes de financement atteignaient encore 2,1 milliards d’euros.

Le financement résiduel sera remboursé en trois échéances, dont la dernière interviendra fin 2014. Il sera garanti par “des actifs financiers de qualité sélectionnés par Crédit Agricole SA”, précise le communiqué.

“En outre, Crédit Agricole SA étudie la possibilité d’acheter des actifs auprès d’Emporiki et d’Alpha Bank”, achats qui “réduiraient, à due concurrence, le montant de l’exposition résiduelle de Crédit Agricole SA au financement d’Emporiki”.

photo_1350460686989-1-1.jpg
édit Agricole (Photo : Lionel Bonaventure)

Sept ans après avoir fait son entrée en Grèce, Crédit Agricole solde une aventure dont les conséquences auront été bien au-delà du simple effet comptable, déjà considérable.

Elle a entraîné, dès début 2010, une reprise en main des caisses régionales, lassées de devoir éponger les pertes d’Emporiki et celles, plus ponctuelles, liées au portefeuille d’actifs de la banque de financement et d’investissement.

Jurant qu’on ne l’y reprendrait plus, la banque a officiellement renoncé à ses ambitions de croissance externe, se recentrant résolument sur la France et l’Italie.

La cession d’Emporiki permettra également à Crédit Agricole de réduire ses engagements de 18 milliards d’euros, ce qui contribuera mécaniquement à relever ses niveaux de fonds propres.