Grèce : premiers débrayages avant la grève générale de jeudi et le sommet UE

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à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[17/10/2012 09:55:25] ATHENES (AFP) Avocats, médecins, pharmaciens, dentistes, notaires et journalistes étaient appelés à débrayer mercredi en Grèce, à la veille d’une journée de grève générale contre le nouveau train de rigueur et de réformes que le gouvernement se prépare à adopter.

La date du 18 octobre pour la grève générale a été retenue pour coïncider avec le début d’un sommet européen, où l’exécutif grec entend afficher sa détermination à mettre en oeuvre les recettes de redressement demandées par ses bailleurs de fonds internationaux en échange de la reprise de la perfusion financière accordée au pays et gelée depuis juin.

Plusieurs rassemblements sont prévus mercredi à Athènes. Ils devaient converger en début d’après-midi devant le ministère des Finances pour protester notamment contre un durcissement des régimes fiscaux et d’assurances sociales des différents corps de métiers concernés.

De nombreuses pharmacies fonctionnaient normalement dans le centre. Du côté des hôpitaux publics, la grève, prévue pour 48H, ne perturbait pas de manière significative le fonctionnement des services, selon le ministère de la Santé.

En revanche, les débrayages des journalistes, dont le syndicat impose le suivi sous peine de sanctions, était largement suivie, privant le pays de bulletins télés, radios et de mises à jour des sites internet.

Frappés par des baisses de salaires et des licenciements en rafale dans un secteur sinistré par la crise, les journalistes réclament des mesures de sauvegarde de l’emploi et de leur protection sociale.

Ils ont choisi de débrayer mercredi pour pouvoir couvrir la grève générale, la deuxième en moins d’un mois, à laquelle les grandes centrales syndicales ont appelé contre ce nouveau tour de vis décidé par le gouvernement qui prévoit des économies budgétaires de 13,5 milliards d’euros.

Cette grève générale, assortie de manifestations à la mi-journée dans les grandes villes perturbera notamment les transports, clouant au port tous les ferries desservant les îles et interrompant en mi-journée le trafic aérien du fait d’un arrêt de travail des contrôleurs du ciel.

Le Premier ministre conservateur Antonis Samaras espère pour sa part recevoir lors du sommet européen un signal pour faire accepter à son opinion publique le nouveau train de rigueur, dont le vote au Parlement, à une date toujours indéterminée, risque de porter à son comble la tension sociale.

Après deux mois de laborieuses tractations, compliquées par les divergences entre l’UE et le FMI sur les moyens d’extraire la Grèce de son endettement abyssal, Athènes et la troïka de ses créanciers (UE, BCE, FMI) sont arrivés à un accord sur l’essentiel de ce plan, selon le ministère des Finances.

Des divergences subsistent toutefois sur la dérégulation du marché du travail, au vu du refus des alliés socialistes et de gauche de M. Samaras de céder aux demandes de la troïka sur des mesures facilitant les licenciements et gelant le salaire minimum à son niveau, raboté à l’hiver dernier, de 580 euros mensuels.